lundi 2 mars 2009

Carnavaaaaaaaaaal d’Orurooooooooooooo- Quelques infos toujours (Lonely)



Le Carnaval d’Oruro est devenu la fête annuelle la plus renommée et la plus importante de Bolivie. C’est un moment idéal pour visiter cette ville minière un peu hors du temps, qui est alors le centre du pays. A première vue, ces festivités peuvent être décrites comme une reconstitution du triomphe du bien sur le mal, mais elles mêlent tant de mythes, de fables, de divinités et de traditions indiennes et chrétiennes qu’on ne peut les réduire à une explication si simpliste.


Les origines d’une fête similaire remontent au royaume médiéval d’Aragon (aujourd’hui une province espagnole), mais les Orureños (habitants d’Oruro) affirment que leur fête commémore un évènement survenu peu après la fondation de leur ville. Selon la légende, un voleur appelé Chiruchiru fut une nuit sérieusement blessé par un voyageur qu’il tentait de détrousser. Prise de pitié pour le malfaiteur, la Vierge de Candelaria l’aida gentiment à regagner sa maison, près de la mine située au pied du Cerro Pié del Gallo, et le secourut jusqu’à sa mort. Lorsque les mineurs le trouvèrent, une effigie de la Vierge était suspendue au-dessus de sa tête. Aujourd’hui, la mine porte le nom de Socavon de la Virgen (grotte de la Vierge) et une grande église, la Santuario de la Virgen del Socavon, a été érigée pour abriter la statue. La Virgen del Socavon, son nom actuel, est la patronne de la ville. Dans le spectacle présenté durant le carnaval d’Oruro, cette légende est associée à l’ancien conte uru de Huari (ville de la région) et à la lutte de l’archange Michel (San Miguel) contre les sept péchés capitaux.


L'église du Socavon



L'archange Michel



Les cérémonies commencent plusieurs semaines avant le carnaval même, par un serment solennel de fidélité à la Vierge, dans le sanctuaire. A partir de cette date, diverses processions aux flambeaux et des groupes de danseurs animent les rues de la ville.


A côté des danses boliviennes traditionnelles, telles que les caporales, les llameradas, les morenadas et les tinkus, le carnaval d’Oruro se caractérise par la diablada (danse des démons), où les danseurs revêtent des costumes extravagants. La création et la fabrication de ces costumes constituent désormais une forme d’art à part entière à Oruro. Plusieurs clubs de diablada, qui rassemblent des citadins de tous les milieux sociaux, sont financés par des entreprises locales. Ces groupes comptent entre 40 et 300 danseurs et leurs costumes peuvent coûter plusieurs centaines d’euros pièce.




Comme c'est écrit sur son chapeau, lui, c'est un caporal (on le reconnaît aussi aux grelots sur ses bottes). Ici, il est noir, référence aux esclaves noirs qui étaient anciennement présents au Béni (Nord de la Bolivie).




Ce danseur-ci fait partie de la Morenada. Ce sont les costumes les plus volumineux du défilé.




Un petit danseur tinku (l'inspiration y est plus folklorique).




Et une danseuse d'un groupe de llameras (c'est ceux qui ont un petit lama dans les mains, en peluche, ou présent, brodé sur les vêtements).



Les principales festivités débutent le samedi précédant le mercredi de Cendres par une spectaculaire entrada (procession d’ouverture), menée par l’archange Michel, brillamment paré. Derrière lui, dansant ou marchant, viennent les fameux démons et une cohorte d’ours et de condors. Le maître des ténèbres, Lucifer, arbore le costume le plus extravagant, agrémenté d’une cape de velours et d’un masque richement orné. Deux démons paradent à ses côtés, dont Supay, le dieu andin du mal qui vit dans les collines et les puits de mine.




Les ours




Un condor




Une diablesse


Les démons




La procession est suivie par d’autres groupes de danse et des véhicules ornés de bijoux, de pièces de monnaie et d’argenterie (en souvenir des rites achura au cours desquels les Incas offraient leurs trésors à Inti, le soleil, lors de la fête d’Inti Raymi). Les mineurs font l’offrande du meilleur minerai de l’année à El Tio, le démon qui possède tous les minerais et métaux précieux souterrains. Viennent ensuite les Incas et un groupe de conquistadores, dont Francisco Pizarro et Diego de Almagro.


Quand l’archange et les démons arrivent au stade de football, ils entament une série de danses qui symbolisent l’ultime lutte contre le Bien et le Mal. Lorsque la victoire du Bien est manifeste, les danseurs se retirent dans le Santuario de la Virgen del Socavon à l’aube du dimanche et une messe en l’honneur de la Vierge consacre le triomphe du bien.


Une autre entrada moins spectaculaire a lieu le dimanche après-midi et les danses continuent le lundi. Le lendemain, Mardi Gras, est marqué par des réunions familiales et des libations de cha’lla, avec aspersions de biens temporels pour obtenir leur bénédiction. Le lendemain, on se rend dans la campagne alentour pour pratiquer le cha’lla en offrande à la Pachamama sur quatre formations rocheuses – le Crapaud, la Vipère, le Condor et le Lézard. L’alcool coule à flots dans la gorge des participants.


Le jeudi est un grand jour de fête, avec manèges et amusement général. Le samedi, des groupes de danses donnent une représentation finale dans le stade. Le dimanche, une procession d’enfants célèbre l’ « enterrement » du carnaval.

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