Informations du Lonely Planet
De loin, la plus grande localité du sud de l’Altiplano, Oruro est une cité minière au climat rude, et, à bien des égards, la plus bolivienne des neuf capitales provinciales de pays. Dans cette ville étonnante, 90% de la population est d’origine indienne pure. Les habitants se surnomment eux-mêmes quirquinchos (tatous), du nom de la carapace utilisée pour fabriquer leurs charangos (instruments à cordes traditionnels). Les Orureños sont des gens au caractère trempé, francs et travailleurs, endurcis par les années de déclin de l’exploitation minière et les rigueurs extrêmes du climat.
Oruro, dont le nom signifie « où le soleil est né », s’adosse à une chaîne de basses collines riches en minerais à l’extrémité nord des lacs salés Uru Uru et Poopo, reliés par une rivière au lac Titicaca. Souvent dédaignée par les voyageurs, la ville compte d’intéressants musées, de bons restaurants et de nombreux sites à visiter aux alentours. Très pittoresque sur le plan culturel, elle possède un riche patrimoine de danses et de musiques, particulièrement évident lors des festivités débridées du carnaval, célèbre dans toute l’Amérique du Sud pour ses costumes somptueux et ses traditions complexes.
HISTOIRE
Fondée au début du XVIIème siècle, Oruro doit son existence à la chaîne de collines riches en minerais qui s’élève à 350 m derrière la ville et s’étend sur 10 km². Le cuivre, l’argent et l’étain qu’elle recèle forment toujours le fondement de l’économie locale.
Dans les années 1920, la florissante industrie minière de l’étain était aux mains de trois puissants magnats, dont Simon Patiño, un métis de la vallée de Cochabamba qui devint l’un des hommes les plus riches au monde. En 1897, Patiño acquit la mine de La Salvadora, une source d’étain inépuisable près du village d’Uncia, à l’est d’Oruro. La fortune de Patiño ne cessa de s’accroître et, en 1924, il contrôlait près de la moitié de la production d’étain du pays.
Casa cultural d'Oruro, ancienne demeure de Simon Pateño.
Fortune faite, Patiño émigra au Royaume-Uni, où il commença à acheter des participations dans les fonderies et les mines d’étain d’Europe et d’Amérique du Nord. Ainsi, la Bolivie exportait à la fois son métal précieux et ses bénéfices. La grogne publique se traduisit par une série de manifestations ouvrières et aboutit à la nationalisation des mines en 1952 et à la création de la Corporacion Minera de Bolivia (Comibol), gérée par le gouvernement.
Des décennies d’impéritie gouvernementale, la corruption et la faiblesse du cours mondial de l’étain conduisirent à la capitalisation (« fiscalisation », une variante de la privatisation) et à la dissolution de la Comibol au milieu des années 1980.
La plupart des mines de la région ont fermé, mais elles continuent d’être exploitées par des coopératives locales. Le gouvernement Morales cherche des investissements pour en rouvrir certaines, l’augmentation du prix des matières premières en garantissant la rentabilité. C’est aussi une démarche importante sur le plan symbolique, la richesse en minerais étant depuis longtemps un sujet de fierté nationale. Les Orureños sont également fiers que Morales soit originaire de leur province : il est né à Isallavi, un petit village aymara sur la rive ouest du lac Poopo, et a fait ses études secondaires à Oruro.
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