mercredi 8 avril 2009

Viva bodega !



Depuis les festivités du carnaval fin février, la vie s’était faite plus paisible voire un brin ennuyante… Boulot, boulot er repos le week-end. Faut dire qu’un week-end normal commence à 21h le vendredi soir et se termine le lundi matin à 7h donc les expéditions sont limités dans le temps et dans l’espace si on compte minimum 8h de bus pour s’évader… Donc, que faire ? Essayez de connaître les environs. La région de Tarija est LA région vinicole de Bolivie. Ils y font des vins d’altitude, ce sont les vignes les plus hautes du monde, à environ 2 000m.

Lors d’une de nos nombreuses pauses au Gattopardo, LE café de la place centrale, nous faisons la connaissance d’un français, François Thorez, ingénieur viticole et consultant pour la bodega Casa Grande ici. Il nous propose alors une visite guidée la semaine suivante. Rendez-vous est pris samedi 21 mars. C’est sur la route qui mène à Bermejo, à environ 15-20 km de Tarija que se trouve la bodega. Elle n’a que cinq ans et comme beaucoup ici, elle ne possède pas ses propres vignes, c’est plutôt une coopérative, ils achètent le raisin aux propriétaires des environs. Une fois sur place, François nous montre comment cela fonctionne : les raisins sont ramassés dans des caisses en bois, ainsi les merdes tombent et ne se retrouveront pas dans le processus de vinification. Les grappes arrivent sur une table de tri où de jeunes boliviennes retirent les plus abîmées.
Le raisin s’en ira ensuite reposer dans des cuves en métal pour fermenter. Afin de refroidir le liquide à l’intérieur des cuves, il existe un système de refroidissement : il s’agit d’une grande plaque creuse en métal qui traverse la cuve et dans laquelle passe de l’eau froide en continu.



Le truc, ici, en Bolivie, c’est qu’il n’existe pas tellement de réglementation à propos du vin et des cépages, ils font donc ce qu’ils veulent. On peut y voir du bon comme du mauvais : les puristes du vin français crieront au scandale car un vin d’appellation malbec ne peut contenir que 60% de ce cépage, quand en France la réglementation en réclame 80%... Mais on peut aussi y voir la possibilité infinie de création : d’un cépage moyen, on peut obtenir un bon vin « coupé », un assemblage inventif, l’option d’une nouvelle saveur jamais connue… C’est ça que vient chercher ici François Thorez, l’inventivité et cette liberté de création. Nous avons eu le privilège de goûter un Malbec en cuve depuis 15 jours seulement, un vin très nouveau donc et particulier dans la saveur mais aussi pour sa texture un peu épaisse. Sous nos yeux, il a procédé à ses fameux mélanges : un peu de ci, un peu de ça et tada. A 9 heures du matin, les vapeurs d’alcool et ses mixtures ont eu raison de mon crâne mais l’expérience fut intéressante.



De vins blancs passés, ils réaliseront du singani, un alcool typique d’ici, eau-de-vie de raisin distillée (40°) ou bien du brandy (équivalent du cognac mais qui ne peut avoir cette appellation car ne vient pas de cette région, héhé).
Cette fin de semaine sera placée sous le signe du vin. Et oui, en cette fin mars, fin de l’été, le temps des vendanges est bientôt venu et dans la vallée de la Concepcion où la vigne est reine, on célèbre la seconde rencontre du vin et de l’art. Un festival artistique où l’art et le vin sont associés tant dans les œuvres d’art que dans la gorge des artistes et des visiteurs du festival. On a pu entre autres assister à la présentation de divers courts-métrages mais le top de la soirée fut ce défilé de modèles internationaux… je cite « l’alliance de la beauté et du ciment » était présentée en ce que les jeunes filles défilaient en bleu de travail… haha.


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