mercredi 28 janvier 2009

Balade du samedi


Après une première semaine de travail sans relâche, il faut bien le dire. Je suis morte, même pas la force de sortir ce vendredi soir, limite, si je ne dors pas à 21h, je vous jure. Donc, le niveau d’énergie est un peu plus en hausse ce samedi. Je suis donc Clémentine en direction du bar, La Garganta, que tient son copain bolivien Ale. Premières rencontres. Dans le cours de l’après-midi, la décision est prise d’aller camper dans les environs de Tarija, près de cascades. C’est la saison des pluies ici, la campagne est donc arrosée et bien verdoyante. Préparatifs, sac à dos, sac de couchage, quelques courses et nous voilà en route pour le mercado campesino (« marché paysan ») à la sortie de la ville pour y prendre un petit trufi (prononcez « troufi »), un petit bus où on s’entasse à 15, qui nous conduira jusque là. Mais ce n’est pas sans compter sur… un petit malin qui, dans la micro (petit bus du centre de Tarija), s’est emparé de la tente toute neuve d’Ale et, qui s’est enfui en courant sans que, nous, nous émergions de notre discussion !!! La cata ! On s’en aperçoit donc au marché et là, c’est le drame. Passée l’hésitation, on rebrousse chemin vers le centre ville. Nouveau plan, nous rejoignons des amis d’Ale et nous montons à bord d’un mini-van Wolkswagen (vous savez ceux des hippies un peu). On s’y entasse à 14 : 4 devant, 5 sur la deuxième banquette et 5 sur la banquette du fond. Les uns sur les genoux des autres et attention, y’en a même un qui réussira à jouer de la guitare dans tout ce bordel !

Nous sortons de Tarija, arrêt à San Lorenzo, une bourgade, on y achète une boisson maison (sans alcool) faite à base d’orge, revigorante, du pain de campagne et des petites pâtisseries avec de la dulce de leche (confiture de lait) dedans, miam, miam. On remonte et là, de nouveau, c’est le drame, pas de casse moteur, non, non mais je vous l’ai signalé il y a quelques lignes au-dessus, ici, c’est la saison des pluies ! Et le truc, c’est qu’en journée, ça va, il fait beau, ciel bleu mais en général vers la fin d’aprem, patatra, orage et torrents d’eau viennent arroser les flancs des montagnes. Donc après 30 minutes de route, on se retrouve un peu coincés dans le mini-van à attendre que ça s’arrête ou à se demander si on fait demi-tour ! Enfin, la pluie passe et nous pouvons enfin sortir nous dégourdir les jambes près d’un petit torrent qui passe là (Corana). On fait même trempette : les pieds seulement pour ma part mais pour certains, la baignade est complète !

Retour à Tarija en début de soirée, arrêt miam-miam, oui, vous allez me dire, c’est un peu toujours ça, mais oui, ici, la journée est rythmée par les repas. Je reprends donc, arrêt au pont San Martin, endroit très fréquenté en fin de semaine, c’est là que passe le Guadalquivir et c’est là aussi que se mettent les paysannes pour vendre du manger. Au menu, vous avez le choix entre des pastelitos (sorte de chausson) au fromage ou aux oignons, ou bien des grillades, de la purée de riz et de maïs, des humitas, etc. Pour les pastelitos, comment ça se passe ? Et bien, vous choisissez d’abord si vous le voulez au fromage ou aux oignons. La jeune femme prend alors un rond de pâte non cuit, le tartine (légère couche) avec la garniture, le referme bord à bord et le fait ensuite frire dans l’huile, mmm, gras, gras. Pour ce qui est de la boisson, vous pouvez à loisir déguster des jus de fruits maison, de pêche par excellence avec le fruit qui se balade dans votre gobelet en plastique.

Suite des évènements dans la maison d’un des copains, on regarde un film bolivien intitulé « qui a tué le petit lama blanc ? », périple burlesque de deux voleurs en Bolivie. A revoir, pour bien comprendre le sens caché du film… Autour de ça, je participe à mon premier cérémonial de maté. Le maté, c’est une herbe, très usitée en Argentine et surtout là-bas, pas trop en Bolivie mais bon, avec la frontière toute proche, normal qu’on sente l’influence ! Le cérémonial du maté, kézako ? Tu as ta petite « tasse » spéciale maté, tu y mets l’herbe, un bon fond, du sucre si besoin, et t’y verses de l’eau bouillante. Et pour le boire, attention, tu utilises la bombilla (ou bombicha comme disent les Argentins), c’est une paille métallique. Donc voilà, t’as ta « tasse » avec ton maté et tu bois, quand t’as fini, tu repasses la « tasse » au « chef du maté » (en général l’hôte), il remet un peu d’herbe, de l’eau et au suivant… Donc voilà et ça tourne comme ça, inlassablement jusqu’à ce que tu n’en veuilles plus donc là, une fois que t’as fini, tu rends le truc au chef et tu dis « gracias » (merci, quoi). Evidemment, moi, je sais pas, donc je dis merci à la première tournée donc le chef me demande : « ah bon, t’en veux plus ? ». Héhé, tout un rituel. Et là, ça a duré toute la soirée, ils ont fait je ne sais combien de tours, et même dehors, pas d souci, on continue, parce que bien sûr on a des thermos. Maté addicted… Fais tourner le maté, yeah !



Après vérification, merci Wiki, la "tasse" est appelée "calebasse", cf. article sur wiki.

mardi 27 janvier 2009

Les choses avancent

Des nouvelles, oui, oui, elles arrivent. J’en étais donc restée à mes premières impressions sur la paisible ville de Tarija qui m’accueille pour trois mois.
Mardi dernier, j’ai donc quitté ma tour à l’hôtel. Tour, pour ne pas dire donjon, haha, car j’étais au troisième étage, tout là-haut perchée l’accès se faisait via une terrasse, enfin, j’étais quand même pas trop mal, le wi-fi, le câble et rien que 5 lits, de quoi inviter du monde à faire la fête. Donc départ du donjon pour habiter un confortable et moderne appartement, à deux pas de l’Alliance, en collocation avec Clémentine, stagiaire culturel de l’AF. Une petite chambre, mais bon, vous me connaissez, il ne me faut pas grand-chose, une pensée pour la cabane à Angers où il est vrai, j’emménageais il y a un an de cela…

Une bonne chose de faite : logement ok ! Et alors, que se passe-t-il ensuite ? Et bien, un certain train-train, je l’avoue. Pas mal de boulot m’attend à l’Alliance. Les cours n’ont pas encore démarré, c’est pour le 2 février mais avant ça, ma première mission, c’est d’harmoniser le système d’évaluation de chacun des niveaux. Me voilà donc avec Raquel et Liz, deux autres profs de l’AF, engagée dans un marathon d’éval’ à élaborer, wouf ! Pour ce qui est des cours que je vais dispenser, accrochez-vous et moi aussi par la même occasion : du lundi au vendredi de 7h du matin à 9h mais aussi le soir de 19h à 21h, les journées vont être longues. A mentionner, aujourd’hui, lundi 26 janvier, j’aurais dû commencer un cours, certes avec 2 étudiantes seulement mais ô comble, elles ne sont pas venues, ça commence bien…
Les cours, une affaire à suivre…

dimanche 18 janvier 2009

Première vraie journée


Samedi 17, première réelle journée à Tarija. Objectif du jour : prendre quelques repères dans la ville.

La journée s'annonce agréable, grand ciel bleu, et sous mes fenêtres, il est 8h, des musiciens et des filles qui dansent. Une tradition quelconque ? Une répétition pour le futures célébrations du carnaval de février ? Je ne sais mais la musique est bien là, pleine de joie.

Un coup d'oeil à la fenêtre, les montagnes sont toujours là, les toits de tuiles rouge des maisons aussi, en espérant que le temps se maintienne, la promenade peut être agréable.



Petit déjeuner, appel aux parents "tout va bien", je m'en vais donc de bon matin par les petites rues du centre. D'abord, obtenir un numéro de portable bolivien, y'a qu'à acheter une carte sim compatible ENTEL, non : Chili ou Bolivie, le portable que j'ai est Entel, ça va bien marcher, non ? Et bien non, il faut faire débloquer le portable mais ça c'est possible que lundi, pffff. Pour ce qui est du logement, en restant trois mois, pas facile forcément... enfin je compte sur les conseils de Clémentine, également stagiaire mais culturel à l'AF, pour m'aider. Manque de pot, elle est toujours en Argentine, on retarde donc le moment de notre rencontre, dommage, surtout pour moi...POursuite de la balade dans les rues autour du marché central, alala, que de produits bizarres, je n'ai pas encore approfondi l'enquête de ce côté-là mais c'est pour bientôt ainsi que des photos. Mais je dois être franche, je ne suis pas non plus, dans une bourgade où tout le monde à son chariot, les habits traditionnels de couleurs et tout le tintouin, non. Il n'y en a que quelques-unes de ces vieilles femmes à la peau toute ridée et fatiguée avec les longues tresses qui leur tombe de chaque côté de leur dos jusqu'aux fesses.

Dans l'après-midi, nouvelle balade, je me pose sur un banc de la place principale pour une observation...L'agitation du matin a laissé place à une paisitude ambiante. Certes, il fait un peu plus chaud que ce matin donc l'heure est à la sieste, dans les maisons. Et pourtant, sur la place, un petit monde s'agite : des enfants qui jouent, une bolivienne qui avec son petit chariot vous propose un jus d'oranges naturel. Près des palmiers, du kiosque doré de la place, le ballet incessant des 4x4, et oui car la plaza Luis de Fuentes c'est "the place to be", on doit s'y montrer et surtout si on a un gros 4x4. Vous voyez, c'est pas si dépaysant, à part ces deux boliviennes toujours avec leur jupe de couleurs, leur chapeau melon, leurs longues tresses et leurs souliers. Mais, elles, elles ne roulent pas en 4x4, elles, elles viennent te demander la pièce. Fracture sociale, tout ne va pas au même rythme pour tout le monde...


De ces premières impressions, vous n'aurez pas d'images, j'avais laissé l'appareil au vestiaire, et oui, parce que desfois aussi, l'appareil photo, c'est une barrière de plus, c'est ce qui te dénote "touriste" aux yeux des gens. Et touriste, est-ce bien là ma position ?

Découverte

Cette journée du vendredi fut donc assez longue. Arrivée à Tarija vers 15h, je me dirige à l'AF, dans une petite rue, il faut lever la tête pour se rendre compte qu'elle est là, au premier étage d'une maison quelconque. J'entre, je gravis les marches vers les locaux de mon nouveau travail et là, de nouveau, c'est le drame : personne ! J'insiste, humm. Je sens les nerfs qui peuvent me lâcher à tout moment : après 2 jours de voyage, peu de sommeil, débarquer dans un bled en Bolivie où je suis en solo, ouiiin, les larmes me montent et puis, non. Changement de plan.



Direction l'hôtel Carmen, indiqué par le Routard et conseillé par une de mes compagnes de route, j'y trouve logement pour 70 pesos la nuit (7 euros avec petit déj'). J'ai une chambre pour 5 personnes, au dernier étage avec vue sur Tarija et ses montagnes environnantes, la télé avec le câble et même le wifi, yahoo. Bah oui, comment je ferai sinon pour vous conter mes petites histoires depuis le bout du monde.



Bon, donc les choses vont mieux, il ne reste plus qu'à joindre ma chef, j'appelle à l'AF, elle est là, et s'empresse de me rejoindre, nous allons donc faire connaissance...autour d'un verre dans un café de la place principal, plaza Luis de fuentes (plus de détails sur la place dans un prochain billet). Et là, je prends la mesure des choses : l'AF a réouverte il y a 3 ans, grâce à la motivation de quelques-uns car sinon elle allait fermer. En effet, cela faisait plusieurs années qu'elle était à l'abondon. D'où, ici, tout se fait à la débrouille, avec les moyens du bord. La motivation et le volontariat l'emportent sur les subventions qui ne tombent pas... Les locaux de l'AF se situent au premier étage de cette maison, autant dire qu'il n'y a aucune exposition au public, il faut lever la tête pour voir l'enseigne...Les salles de classe, ce sont les chambres d'un ancien appartement reconfiguré, l'administration, la bibliothèque, et une salle de cours font pièce commune dans la salle à manger. Fut un temps, les cours particuliers étaient même donnés dans le couloir, vous imaginez. Face à tout ça, Mariéla et d'autres se battent, mais même si la demande est là, avec des locaux pareils, le maximum d'inscrits ne dépassent pas les 96. Les cours ont en général lieu le soir donc impossible de faire rentrer tout le monde. Pour faire rentrer des sous, il faut donc diversifier l'offre : des cours spé gastronomie ou pourquoi pas de civi ou littérature destinés à aider les étudiants du département de français de l'université. Qui dit plus de moyens, dit peut-être changement de locaux bien que le marché de l'immobilier soit en hausse perpétuelle depuis quelques années. C'est un cercle vicieux, difficile de s'en sortir mais la volonté est là et c'est bien ça qui compte !





La discussion se poursuit : la main mise de la politique en Bolivie est impressionnante. Exemple : un ingénieur peut gagner moins qu'un employé administratif qui lui, aura participé à la campagne de je ne sais qui. Evidemment ça a de quoi vous dégoûtez de passer de hauts diplômes. Il y a des échanges dans le cadre de Erasmus-mundus pour le domaine de la viticologie (c'est comme ça qu'on dit ?), pour avoir un Master, incroyable, une chance même. Et bien, personne ne veut partir, au risque de ne pas retrouver son emploi en revenant !? Allez y comprendre quelque chose, vous !



Question politique : je suis en pleine investigation mais c'est un sujet chaud, auquel je peux m'intéresser, certes mais m'en mêler, vaut mieux pas. DE grandes dates arrivent : ce 25 janvier, référendum sur la nouvelle Constitution puis des municipales aussi dans pas très longtemps. Tout ça fait que, par exemple, sur Tarija, le risque de fracture politique est envisagé don aux abris les 25-26, haha !


Voici en gros, le résumé de cette première rencontre : des choses ont été cadrées, je me rends un peu plus compte de la situation, de ce qu'on attend de moi et puis, pourquoi pas, trois mois de boulot à fond, plein d'investissement personnel, forcément que ce sera enrichissant !

samedi 17 janvier 2009

La route est longue, longue...


Voici le résumé de mon voyage pour en arriver jusqu'à Tarija, BOLIVIA depuis Santiago, CHILI.
Départ mercredi 14 au soir, 23h de Santiago. Après avoir enfin réussi à fermer mes sacs, après avoir dit au revoir aux êtres chers de là-bas, direction le terminal de bus où là, c'est le drame : bondé, archi-bondé ! Ce sont les vacances et toutes les familles sont sur le quai, prêtes à profiter du soleil, de la mer, bref, le bordel. Evidemment, le bus que je voulais prendre pour Mendoza, ARGENTINA, n'échappe pas à la règle et je suis donc contrainte à voyager en "business", entendez que j'ai un gros siège en cuir, qui s'incline beaucoup (20 000 pesos), enfin, au moins je peux partir, le coeur lourd mais ayè, on est parti, il est 23h.

Je m'endors rapido et me réveille, il est 3 heures du mat (-1h par rapport au Chili), nous arrivons à la frontière. Et vu la foule, on n'est pas prêt de repartir. Tampon de sortie du territoire chilien, tampon d'entrée en Argentine, mon passeport se remplit à une vitesse. Puis contrôle des bagages à main et des bagages en soute. C'est interminable, ils en sélectionnent un paquet à la douane. Bah oui, faut dire, ça aide pas, y'en a qui trafiquotte pour des fringues ou je ne sais quoi, donc au lieu d'avoir une valise, ils en ont 7 et ils font style de ne pas voyager ensemble alors que bon c'est la mère et le fils, de ces embrouilles, j'te jure ! Même ma valise est mise de côté, qu'est-ce qui peut bien clocher ?! Le chauffeur de bus, ultra cool, toujours agréable d'être la francesita (la petite française), ils sont sympa, allez, vérifie son sac rapido et elle peut remonter faire dodo, merci Mr. Bah oui, en plus, moi, j'avais qu'une peur : qu'il me demande dedéfaire mon sac magique où j'ai mes fringues bien compressées, là si je l'ouvrais, impossible de refermer mon sac de voyage... enfin, j'y ai échappé mais l'heure tourne, tourne. Notre arrivée à Mendoza était prévue à 6h, et ma correspondance à 7h40, au temps dire que c'est boulé, m....!

Bilan étape 1 Stgo-Mendoza : 341 km en 10h !

En effet, nous arrivons donc à Mendoza, 8h, grrrrr. Je sors en catastrophe, vais de bureau en bureau pour connaître le prochain départ imminent pour Salta, dans le nord. 12h30 y'en a bien un, mais c'est déjà plein, sinon c'est 20h, non !!!! Autre compagnie qui ne m'inspire pas confiance, elle, elle part à 13h, mmm, à voir.

Je repasse au bus, récupère ma valise, qui entre-temps à perdu une roue, donc bien, la galère continue jusqu'à ce que Ô miracle, je lève la tête e bus de 7h40 pour Salta n'est pas parti, il est à quai, en retard, yes ! "Mr, Mr, attendez-moi, je vais acheter un billet et je pars avec vous." L'affaire est dans le sac. Il est 9 heures du matin, je vogue sur les routes argentines, la pampa, la rocaille m'accompagne, y'en a pour un bon moment.

Bilan étape 2 Mendoza-Salta : 960 km de 9 heures du mat' à 4h du mat le lendemain = 19h !

Et oui, avec tout ça, au lieu d'arriver vers 2h du mat, on y arrive à 4h, je saute dans un taxi, direction l'hôtel Andalucia où j'ai réservé une chambre. Je n'y dormirai donc que 3h, une douche et me voici de sortie de bon matin à la recherche d'un distributeur automatique parce que je n'ai pas un peso argentin en poche et il faut bien payer l'hôtel (70 pesos) et le transfert jusqu'à Tarija (100 pesos). Je marche jusqu'à la place centrale oh, une banque, 6 distributeurs, merci mais non, la galère continue, ma carte ne passe sur aucune des machines, grrrr et puis j'allais sortir et bip bip bip, ça marche, yahoo, mes pesos argentins en poche je fonce vers l'hôtel, pas le temps de petit déjeuner, je charge mes sacs dans un taxi avec 3 boliviennes, elles seront mes compagnes de route dans cette aventure.

Le chauffeur, dois-je le mentionner, nous informe qu'il n'a pas déjeuné depuis dimanche dernier, nous sommes jeudi, et donc qu'il fait la route tous les jours, pour tenir, comment fait-il donc ?! Une réponse ? Et bien coincées dans sa bouche, dans sa joue droite, entre ses dents, une pile de petites feuilles de coca, bien sûr ! alala !

Nous avalons les 360 km qui nous séparaient de la frontière avec la Bolivie, arrivée à Aguas Blancas, au poste frontière, on embrouille la police, comme ça, hop, l'affaire est dans le sac et pas besoin de faire la file, merci. Nous déchargeos les sacs, une bolivienne s'approche alors et charge le tout dans son petit chariot pour nous aider à traverser le pont-frontière aux couleurs des 2 pays. Vous noterez la blague du nom Aguas blancas...De l'autre côté, la Bolivie, la ville de Bermejo et ses moustiques carnivores.





La traversée est épique et symbolique, passage à la police, et me voilà en possession de mon visa touristique pour 30 jours, le policier est sympa, un "au revoir" en français svp, on me dit de faire attention, de ne pas voyager en solo, bref, ouvre l'oeil, ma fille !


En attendant notre autre transfert du côté bolivien, de jeunes garçons nous proposent à leur tour leur service pour porter les bagages en échange de quelques pièces. Ils sont drôles, ils habitent là, des frimousses marquées, à jouer avec les stylos de la police mis à disposition pour remplir les papiers mais gare, la police veille : "ne volez pas les stylos !". En échange de quelques biscuits, les sourires apparaissent, j'aurai pu tenter la photo mais en même temps, l'instant restera pour moi. Photographier les gens demande quelques chose, peut-être pas du culot mais ce je ne sais quoi que je n'ai pas encore mais qu'il me faut m'empresser d'acquérir tellement c'est à part ici.

Ouf, enfin, le taxi est là, tout le monde en voiture. La route bolivienne est asphaltée, en bon état, ça serpente pas mal mais woh, quel régal, tout y est vert, une nature luxuriante, abondante, généreuse qui recouvre tout, même le flanc des hautes montagnes. J'imagine que ça peut s'apparenter aux volcans d'Auvergne, en plus haut et plus sauvage, bien sûr. Je me sens pour un court moment en paix, bien que l'aventure soit loin d'être terminée, ou bien même commencée.



Un arrêt sur la route pour acheter des paltas (avocats) et des oranges du pays, miam, miam, on croise des troupeaux de vaches. De Bermejo à Tarija, les 208 km sont parcourus en 3 heures. Il est 15h, heure bolivienne, lorsque nous entrons dans la ville.
Direction, l'AF, personne, grrr, moi, un peu inquiète donc mes compagnes de route me rassurent, m'accompagent à l'hôtel où je m'installe, me glissent même quelques pièces, au cas où, gentilles, quoi. Je pose mes sacs et j'appelle à l'AF, bingo, Mariéla, ma chef est là, elle arrive me chercher... moi, fatiguée et rassurée.
Avant de vous raconter la suite, bilan du voyage :
341 + 960 + 360 + 209 = 1870 km en 44 heures (-4 heures de l'hôtel si l'on veut).


Juste une mise au point

OUI, oui, oui, me revoici ! Et toujours en Amérique du Sud, je quitte le Chili, Santiago et sa chaleur accablante, les tiftoufettes, les z'amis, Miguel et Alfie pour une parenthèse bolivienne de trois mois. Nouveau tournant dans ma jeune carrière de stagiaire FLE (et oui, troisième stage, hein!) en Bolivie, à Tarija, dans le sud du pays, près de la frontière argentine.

Plus d'explication sur le comment du pourquoi, fin novembre, fin du stage avec l'ICF à Santiago, oui mais voilà, il faut bien poursuivre, j'ai pris cette annnée "sabatique-sympathique" 2008-2009 pour travailler, renforcer mon CV et accéder au M2 de mon choix donc : envoi de candidatures et CV à l'Alliance française (désormais siglée AF) de Valdivia (Sud du Chili), de Sucre (Bolivie) et de Tarija. Début décembre, les réponses tombent, fini le Chili, bonjour la Bolivie. Entretien téléphonique et bien vite la décision est prise. J'y serai à partir de mi-janvier.

Entre-temps, détente en décembre à Santiago, retrouvailles familiales et amicales pendant les fêtes de fin/ début d'année en France, retour à Santiago le 8 janvier et re-départ vers la Bolivie le 14 au soir. Que d'émotions !!!

J'en profite pour l'ouverture de ce nouveau blog pour vous adresser tous mes meilleurs voeux pour 2009, et oui, il est encore temps, nous sommes le 17 janvier !