Après une première semaine de travail sans relâche, il faut bien le dire. Je suis morte, même pas la force de sortir ce vendredi soir, limite, si je ne dors pas à 21h, je vous jure. Donc, le niveau d’énergie est un peu plus en hausse ce samedi. Je suis donc Clémentine en direction du bar, La Garganta, que tient son copain bolivien Ale. Premières rencontres. Dans le cours de l’après-midi, la décision est prise d’aller camper dans les environs de Tarija, près de cascades. C’est la saison des pluies ici, la campagne est donc arrosée et bien verdoyante. Préparatifs, sac à dos, sac de couchage, quelques courses et nous voilà en route pour le mercado campesino (« marché paysan ») à la sortie de la ville pour y prendre un petit trufi (prononcez « troufi »), un petit bus où on s’entasse à 15, qui nous conduira jusque là. Mais ce n’est pas sans compter sur… un petit malin qui, dans la micro (petit bus du centre de Tarija), s’est emparé de la tente toute neuve d’Ale et, qui s’est enfui en courant sans que, nous, nous émergions de notre discussion !!! La cata ! On s’en aperçoit donc au marché et là, c’est le drame. Passée l’hésitation, on rebrousse chemin vers le centre ville. Nouveau plan, nous rejoignons des amis d’Ale et nous montons à bord d’un mini-van Wolkswagen (vous savez ceux des hippies un peu). On s’y entasse à 14 : 4 devant, 5 sur la deuxième banquette et 5 sur la banquette du fond. Les uns sur les genoux des autres et attention, y’en a même un qui réussira à jouer de la guitare dans tout ce bordel !
Nous sortons de Tarija, arrêt à San Lorenzo, une bourgade, on y achète une boisson maison (sans alcool) faite à base d’orge, revigorante, du pain de campagne et des petites pâtisseries avec de la dulce de leche (confiture de lait) dedans, miam, miam. On remonte et là, de nouveau, c’est le drame, pas de casse moteur, non, non mais je vous l’ai signalé il y a quelques lignes au-dessus, ici, c’est la saison des pluies ! Et le truc, c’est qu’en journée, ça va, il fait beau, ciel bleu mais en général vers la fin d’aprem, patatra, orage et torrents d’eau viennent arroser les flancs des montagnes. Donc après 30 minutes de route, on se retrouve un peu coincés dans le mini-van à attendre que ça s’arrête ou à se demander si on fait demi-tour ! Enfin, la pluie passe et nous pouvons enfin sortir nous dégourdir les jambes près d’un petit torrent qui passe là (Corana). On fait même trempette : les pieds seulement pour ma part mais pour certains, la baignade est complète !
Retour à Tarija en début de soirée, arrêt miam-miam, oui, vous allez me dire, c’est un peu toujours ça, mais oui, ici, la journée est rythmée par les repas. Je reprends donc, arrêt au pont San Martin, endroit très fréquenté en fin de semaine, c’est là que passe le Guadalquivir et c’est là aussi que se mettent les paysannes pour vendre du manger. Au menu, vous avez le choix entre des pastelitos (sorte de chausson) au fromage ou aux oignons, ou bien des grillades, de la purée de riz et de maïs, des humitas, etc. Pour les pastelitos, comment ça se passe ? Et bien, vous choisissez d’abord si vous le voulez au fromage ou aux oignons. La jeune femme prend alors un rond de pâte non cuit, le tartine (légère couche) avec la garniture, le referme bord à bord et le fait ensuite frire dans l’huile, mmm, gras, gras. Pour ce qui est de la boisson, vous pouvez à loisir déguster des jus de fruits maison, de pêche par excellence avec le fruit qui se balade dans votre gobelet en plastique.
Suite des évènements dans la maison d’un des copains, on regarde un film bolivien intitulé « qui a tué le petit lama blanc ? », périple burlesque de deux voleurs en Bolivie. A revoir, pour bien comprendre le sens caché du film… Autour de ça, je participe à mon premier cérémonial de maté. Le maté, c’est une herbe, très usitée en Argentine et surtout là-bas, pas trop en Bolivie mais bon, avec la frontière toute proche, normal qu’on sente l’influence ! Le cérémonial du maté, kézako ? Tu as ta petite « tasse » spéciale maté, tu y mets l’herbe, un bon fond, du sucre si besoin, et t’y verses de l’eau bouillante. Et pour le boire, attention, tu utilises la bombilla (ou bombicha comme disent les Argentins), c’est une paille métallique. Donc voilà, t’as ta « tasse » avec ton maté et tu bois, quand t’as fini, tu repasses la « tasse » au « chef du maté » (en général l’hôte), il remet un peu d’herbe, de l’eau et au suivant… Donc voilà et ça tourne comme ça, inlassablement jusqu’à ce que tu n’en veuilles plus donc là, une fois que t’as fini, tu rends le truc au chef et tu dis « gracias » (merci, quoi). Evidemment, moi, je sais pas, donc je dis merci à la première tournée donc le chef me demande : « ah bon, t’en veux plus ? ». Héhé, tout un rituel. Et là, ça a duré toute la soirée, ils ont fait je ne sais combien de tours, et même dehors, pas d souci, on continue, parce que bien sûr on a des thermos. Maté addicted… Fais tourner le maté, yeah !
Après vérification, merci Wiki, la "tasse" est appelée "calebasse", cf. article sur wiki.
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