vendredi 20 février 2009

Festivités du carnaval tarijeño (de Tarija)


Les festivités du carnaval, on le sait sont beaucoup plus respectées et chères au cœur des sud-américains que chez nous. Voyez un peu en cette fin de semaine, tout le monde qui se précipite à Rio pour voir le défilé des écoles de samba. Je n’ai rien à dire, sauf que cette année, ce ne sera pas Rio pour moi mais attention… ORURO et un autre, sinon l’autre, carnaval d’Amérique du Sud à voir. Mais avant de vous raconter mes futures péripéties de ce week-end, je pars tout à l’heure, à 17h, wouhou, il me faut vous raconter aussi ce qui se passe pour Carnaval dans une dimension plus humble certes mais pas en reste, à Tarija.

Il y a tout d’abord eu l’ouverture, le 30 janvier, un petit rassemblement de chapacos (propriétaires terrestres de la région du Chaco, ici) à cheval avec leurs belles chemises blanches ou écrues et à cheval, avec le chapeau, et tout et tout, ils ont la classe, un peu à la gaucho argentin. Donc petite mise en jambe…


Le vendredi suivant, le 6 février, toujours sur la place principale interdite à la circulation, les tarijeños se retrouvent, les jeunes se jettent des bombes à eau et s’aspergent de mousse contenue dans un aérosol. Tout le monde est ravi, personne ne râle si on se fait arroser, c’est dans l’air de la soirée, et même de tous les jours à Tarija ce mois-ci. J’ai été victime de quelques assauts mais jamais très bien dirigés donc j’y échappe mais avec ma tête de pas d’ici, je suis une cible idéale, haha. Bref, cette soirée du 6, ils appellent ça le « preca » pour pré-carnaval, bien sûr, je vois que vous suivez toujours, merci. Et là, sur la place, bonne humeur garantie, on élit la « miss Carnaval », il y a quelques chars dont celui du Diable, et oui, toujours lui, protagoniste principal de ces festivités. Je le retrouverai samedi aussi dans les rangs du défilé à Oruro. Des jeunes sont déguisés un peu grunge avec des perruques, il y a des acrobates, tout va bien, on s’amuse et ce n’est que le début…


Les évènements s’enchaînent et à Tarija, tout spécialement, il y a deux jours qu’on ne raterait pas… Le « dia de compadres » et celui des « comadres » : jeudi 12 c’est donc le jour des copains et le jeudi suivant, hier, 19 février, celui des copines… Et que fait-on ce jour-là ? Le matin, les enfants fabriquent, garnissent plutôt, une corbeille en osier avec une petite tarte briochée, ça c’est au fond, puis on recouvre le tout de feuilles de couleur, on pique quelques ballons dans la tarte et on parsème le tout de cotillons, tout y est couleur et symbole de fête. L’après-midi, les écoles sont fermées, c’est pour dire si c’est important et même la ville tourne au ralenti. Mais donc, que se passe-t-il avec notre corbeille… Vous vous rendez chez celui ou celle que vous avec choisi(e) compadre ou comadre, vous allez lui signaler votre présence non pas en sonnant mais en faisant exploser des pétards sur le pas de sa porte. Celui-ci ou celle-ci averti(e) de votre présence vient vous ouvrir, vous le décorez de confettis et de cotillons et vous lui offrez votre corbeille. Vous partagez le verre (ou la bière) de l’amitié et l’année prochaine, il/ elle vous le rendra.




C’est pas sympa ça, fêter l’amitié comme ça ?

Je ne pouvais donc pas laisser passer cette occasion, j’ai donc acheté ma petite corbeille, bah oui car on peut aussi l’acheter au coin de la rue et là, le contenu peut être plus élaboré selon l’argent que vous y mettez. Pour ma part, j’ai pris un bon package : la tarte, du raisin, des herbes, des fleurs, des cotillons, des pétards, les ballons, les petits drapeaux et aussi, pour les adultes, on ajoute… des courges (pour le compadre, symbole du sexe féminin) et un concombre (si c’est pour votre comadre, vous aurez deviné ce qu’il représente). Je me présente sur le pas de la porte du bar d’Ale, c’est le copain de Clémentine, ma coloc’ (vous suivez toujours ?) et je l’ai fait mon compadre. Yahoo ! Nous avons poursuivi la fête comme il se doit au campo des compadres (le champ des copains) où toute la ville était là pour manger, boire et rigoler. J’y ai fait mon petit tour pour vous rapporter quelques photos de chapacos et de chapacas mais aussi pour découvrir un jeu traditionnel : la bata. C’est pour les hommes, vous devez jeter un os dans un carré rempli de boue et selon comment il tombe, vous pouvez gagner 50 bolivianos (5 euros), s’il se plante droit, la pointe en avant ou bien repartir avec « culo », c’est-à-dire qu’il est mal tombé, sur la tranche, je crois, et que c’est pas trop bon signe.



Je quitte mes camarades vers 16h30 et il était temps car c’est ça aussi el dia de compadres, c’est que vu comme ça commence de bonne heure, et bien très tôt, ils sont tous bourrés et bon, on connaît le risque de fréquenter de la viande soûle… mais bon j’en garde moi, une bonne image et c’est bien là, l’essentiel.




ET pour ce qui est de « dia de comadres » (le jour des copines), et bien, Ale, en tant que bon compadre m’a rendu la pareille et est venu faire exploser des pétards et m’offrir ma corbeille de comadre.

Le soir, vers 20h, toute la ville est rassemblée sur des gradins qui ont été installés le long de l’avenue des Amériques et le défilé peut commencer. Différents groupes de comadres, selon les quartiers, etc. viennent défiler avec leur corbeille, certaines en habit traditionnel de chapacas, d’autres avec de simples tee-shirts de la même couleur. Le seul inconvénient, toujours l’eau et la mousse, bien que la police soit là, et qu’on ait été prévenu qu’il ne fallait pas asperger les participantes et voilà, les beaux chapeaux qui valent cher, sont les victimes de ces plaisantins. Quel dommage quand même ne pas respecter au moins ça ! Enfin, après la tradition veut que toutes ces comadres qui ont défilé, bras-dessus bras-dessous par paire, se rendent à la place principale pour continuer les festivités mais là, on s’arrose toujours et on arrose son gosier…

Tamales



Ce sont des chaussons de farine et maïs épicés, farcis de bœuf, de légumes, de pommes de terre et/ ou de fromage.

Et la recette des Tamales aux légumes cf.

Difficulté : moyenne
Temps de préparation (en minutes) : 25
Temps de cuisson (en minutes) : 75

Ingrédients pour 6 personnes
8 épis de maïs
2 oeufs
3 c. à s. de beurre
1 oignon finement haché
125 ml de lait
1 c. à thé de sucre
1 tomate pelée, épépinée et hachée
1 courgette pelée et coupée en petits déssel, poivre noir fraîchement moulu

Enlever les feuilles des épis;

conserver de 4 à 6 belles enveloppes aux feuilles souples;
les faire tremper dans l’eau chaude pour les attendrir;
égrener les épis à l’aide d’un bon couteau de cuisine.


Dans une poêle, faire fondre le beurre;
ajouter l’oignon et laisser cuire jusqu’à ce qu’il devienne translucide;
ajouter la tomate, la courgette, le sucre;
assaisonner et laisser cuire 5 min.

Incorporer le maïs, les oeufs battus dans le lait et continuer la cuisson à feu doux pendant 10 min en brassant continuellement.

Etendre les feuilles de maïs sur un plan de travail;
répartir le mélange au centre de chacune;
si les feuilles sont trop petites, superposer deux feuilles.
Replier les deux extrémités des feuilles vers l’intérieur;
rouler ensuite pour obtenir un petit paquet;
ficeler avec de la corde de cuisine (ou avec toujours de l'épi de maïs cf. photo)

Prendre une grande marmite et verser la hauteur de trois doigts d’eau;
déposer une grille en s’assurant qu’elle ne touche pas l’eau;
tapisser de feuilles de maïs.

Disposer les tamales dessus;
recouvrir avec des feuilles de maïs et un torchon plié à la grandeur de la marmite;
fermer hermétiquement pour conserver toute la vapeur.

Laisser cuire 1 heure à feu moyen.
Dénouer les paquets et les empiler dans un plat de service.

Bon, personnellement, j'en ai donc acheté, et j'ai goûté, elles étaient à la viande et je n'ai pas trop aimé mais je pense qu'aux légumes, ça me plairait plus, à voir si je m'essaie à en faire... mais c'est tellement plus facile et plus joli de les acheter toutes faites au marché.

Bon appétit bien sûr.



Règles de savoir-(bien) vivre en Bolivie

Alors la semaine dernière, j’ai travaillé avec un de mes groupes d’étudiants sur les règles du savoir-vivre en France et bien évidemment j’en ai profité pour tirer profit pédagogiquement et culturellement de l’exercice. Voici quelques morceaux choisis de leur travail :


· Au restaurant, en Bolivie, il n’est pas nécessaire de laisser un pourboire, en effet le service est compris, ce qui est plutôt inhabituel pour l’Amérique du sud.
· Généralement, il n’y a pas de problème quand vous arrivez en retard (sauf en cours de français, bien sûr ! haha)


Et quelques règles spéciales « Tarija » :
· A Tarija, il est interdit de boire du vin sans dire « Salud ! » (« Santé ! ») à quelqu’un (et comme pour le cérémonial du maté, il arrive ici qu’on ait qu’un verre pour tous et qu’on se le fasse passer).
· A Tarija, les personnes qui entrent dans un restaurant disent « provecho » aux personnes qui sont en train de manger.
· Dans la micro (bus), pour demander votre arrêt au chauffeur, vous lui dites « me quedo », cela signifie « je reste ».
· Pour Mardi-Gras, il est de coutume que les garçons et les filles jouent avec de l’eau (batailles d’eau), et il est acceptable pour tout le monde d’être victime de bombes à eau et de ne rien dire. Véridique et vérifié ces jours-ci pour ma part !
· Pendant les célébrations du carnaval (qui ont démarré le 30 janvier), et aujourd’hui plus spécialement, jeudi 19 février à l’occasion de la fêtes des comadres, (comprenez « commères, copines »), on doit choisir sa comadre et lui offrir un panier garni. L’année suivante, ta comadre t’offrira à son tour un panier garni.

mardi 10 février 2009

Chronique altiplanique (2) Le chemin des incas

Il est 2h30, un nouvel orage éclate, le vent souffle sur le toit fait de cannes à sucre, nous ne sommes pas à l’abri de recevoir de ce torchis utilisé pour consolider le toit… Brrr, ça vous réveille, on n’est pas bien rassurées mais on se rendort jusqu’à 5h40. Drrrrriiiiinnnggg : DEBOUT. La nuit laisse juste la place à l’aurore, le soleil ne va pas tarder et nous allons vite être fixées sur notre sort.

Un bon petit déjeuner, un petit pipi dans la nature, les sacs sont refaits et en place sur le dos : oui, oui, nous retentons ! Il est 6h40. Un grand soleil inonde l’altiplano nous laissant admirer de nouvelles couleurs sur les lagunes te les dunes de sable. Au moins, le spectacle vaut la peine de s’être levées si tôt. Nous reprenons le chemin, quelques vaches et quelques coups de tonnerre au loin nous accompagnent mais nous ne fléchissons pas. Un peu à l’aventure toujours, nous essayons de trouver le chemin parmi la tuna et avec une carte pas du tout fiable ! Enfin, il est 8h10, un panneau nous annonce notre arrivée au point de départ du chemin de l’inca !!!! Yahoooooo ! Et là, commence notre descente, nous sommes à 3800m, nous descendrons jusqu’à 1 800m donc 2 000m de dénivelé sur 20km !!! Le chemin de l’inca est un chemin en pierres disposés telles des pavés ou formant de grandes dalles.

Le paysage de l’altiplano laisse vite place à un paysage de vallée plus verdoyant mais ou les nuages d’altitude sont toujours visibles. Pendant notre descente, nous croisons quelques caravanes d’ânes avec leur chargement et des boliviens qui s’en vont au marché dominical de Copacabana, ils ne sont pas encore au bout mais bon, il faut bien y aller pour gagner quelques bolivianos, quelle vie, je vous dis. On échange quelques mots, la main tendue, un « bon voyage » et chacun poursuit sa route. Nous arrivons à l’auberge, celle prévue normalement la veille, un peu avant 10h ! Comme quoi, l’ONG chargée de cet endroit est bien au courant : elle nous annonçait 4 heures de marche !

ET nous continuons, depuis notre entrée sur le chemin de l’inca, le chemin était balisé mais là, pfffff, plus rien, par où allons-nous donc ? Avec la saison des pluies, l’eau coule dans le lit des rivières et nous ne savons pas exactement par où aller. Il y a bien quelques maisons de l’autre côté de la rivière, nous traversons donc et une femme accepte de nous mener jusqu’à la reprise du chemin. Blablabla, en chemin, elle répond à nos questions et notamment à propos des cultures d’ici. Nous passons près d’un champ de pommes de terre (elle est née ici, et fut importée en Europe par Parmentier) dont les fleurs ne sont pas blanches mais violettes. Nous voilà de nouveau sur la bonne route, un petit billet et quelques galettes pour remercier notre guide de fortune et nous voilà reparties mais cela ne va pas être sans connaître d’autres difficultés.

Nous sommes donc en saison humide donc… l’eau des rivières coule là où habituellement on traverse au sec, nous nous allons par 5 fois devoir retirer nos chaussures et traversez des torrents, non pas très profonds mais au débit moyen et aux pierres au fon, très glissantes ! Avec notre barda sur le dos, l’aventure n’est pas facile, et j’ai essuyé quelques sueurs froides. A la dernière traversée, une cholita (paysanne typique de Bolivie) arrive également et elle, d’une adresse extrême fait traverses ses ânes et passe avec ses sandales de cuir sans problème ! Pfff, ces européennes, hein, quelles chochottes !

Enfin, voilà, nos péripéties aquatiques sont normalement terminées, marchons, marchons mais bon, nous, on espérait que de la descente mais non, sur un tronçon, il nous faut monter, monter, nous n’en pouvons plus, le col s’annonce et là, la libération, nous entamons la dernière partie, avec pleine vue sur la vallée de Tarija donc il n’y a plus qu’à descendre, descendre mais sur ces pavés pas toujours faciles d’appui, à force de descente, les genoux en prennent un sacré cop et si nous nous arrêtons, ils se mettent à jouer des castagnettes, un truc de fou !!!

La cholita du dernier rio, nous tient lieu de guide de temps à autres avec ses bêtes, elle aussi, descend jusqu’à Pinos et de là, le lundi, elle se rendra au marché paysan de Tarija pour vendre ses patates. Nous touchons presque au but tandis que la question du retour (motorisé) jusqu’à Tarija se pose. Elle, elle nous dit qu’il n’y a rien avant le lendemain matin, pas même un taxi ou un téléphone pour en appeler un, Pinos, c’est un bled. Donc, moi, je commence à paniquer un peu, même s’il y a une auberge à Pinos et qu’on pourrait y passer la nuit, je préfèrerais bien rentrer chez moi, dormir chez moi et ainsi pouvoir assurer mes premiers cours à l’Alliance le lundi matin à 7h… La providence est avec nous, on a donc eu un temps magnifique pour le trek mais en plus, une famille de Tarija qui passait la journée par là, avec son 4x4, acceptera de nous ramener !!! Nous sommes sauvées ! C’est vrai que de réaliser cette aventure nous a aidées aussi, les gens en ont été impressionnés donc bon, pourquoi ne pas nous rendre service !

L’ultime partie de notre week-end nous conduira donc à partager le temps de la route nos impressions avec cette famille sur cette balade, sur la Bolivie, etc.
Morale de l’histoire
· en altiplano, mets de la crème solaire (je me suis brûlée le visage, rouge, rouge et pelage en conséquence) ;
· quand tu fais le chemin de l’inca, pendant 4 jours après t’as trop mal aux jambes mais bon :

L’ALTIPLANO : QUE C’EST BEAU !
Ici, l'album photos.

Chronique altiplanique (1)



Et voilà, on l’attendait ma première excursion et son récit rocambolesque au cœur de la RESERVE BIOLOGIQUE de la CORDILLERA DE SAMA.



Petit topo du Lonely Planet : « Elle abrite des spécimens représentatifs des écosystèmes de l’Altiplano aussi bien que des vallées interandines. Sur les hauts plateaux de la réserve (à plus de 3500 m au-dessus du niveau de la mer), les lacs de Tajzara servent d’étape à plus de 30 espèces d’oiseaux aquatiques au cours de leur migration, notamment trois des six espèces de flamants roses de la planète, ainsi que des foulques cornues et des foulques géantes, espèces rares. En altitude, les températures sont assez fraîches toute l’année, quoique légèrement plus douces pendant les mois d’hiver (de mai à août) qui correspondent à la saison sèche. L’été est la meilleure époque pour visiter les régions les moins élevées, car il fait assez chaud pour se baigner.
La réserve est placée sous l’administration conjointe du Servicio nacional de Areas protegidas (
www.sernap.gov.bo) et de la protection de l’environnement de Tarija (www.prometa.org). Ces deux services développent un sentier écoutouristique afin d’aider à financer et protéger la réserve.






REGION DE TAJZARA
La région de Tajzara se situe dans la puna froide et venteuse de l’ouest du département de Tarija. Plusieurs étendues d’eau pu profondes aux innombrables flamants roses, se détachent, tels de véritables joyaux, du paysage désolé de l’Altiplano, où ne poussent que la thola (petit buisson du désert) et la paja brava épineuse. Les adeptes locaux du New age considèrent Tajzara comme un site naturel dégageant une véritable énergie et, de fait, il ressemble à s’y méprendre à quelque contrée reculée du Tibet. Les habitants des hauts plateaux, persuadés que les lacs sont hantés par des esprits hurlant à la nuit tombée, se gardent bien de sortir dans l’obscurité, car, cela pourrait provoquer quelque catastrophe. Il est vrai que dans l’air du soir s’élèvent parfois des cris sinistres semblables à des voix humaines, mais les esprits plus terre à terre les attribuent aux vents soufflant dans les thola (buissons).
Le long de la berge orientale des lacs, le vent a façonné d’immenses arenales (dunes de sables). Ne manquez pas de grimper jusqu’au pic symétrique de Muyuloma, à 1000 m au-dessus de la plaine, pour profiter de la vue sublime sur les lacs et au-delà, jusqu’aux étendues infinies du sud de l’Altiplano. Le trajet du retour prend une bonne partie de la journée.
Près du centre d’accueil des visiteurs de Pujzara, la Prometa a construit une albergue. Les randonneurs peuvent faire une marche de 6 à 8 heures sur le magnifique sentier inca dévalant de la vallée sur un denivelé de 2000m. Avec un peu de chance, on peut voir des vigognes, des condors, des daims des Andes (fort rares), ou encore de mystérieuses peintures rupestres. Pour la rando, arrivez la veille et apportez tout le ravitaillement nécessaire. »



Nous voilà informées et averties, par où commençons-nous ? Par y aller déjà, ma bonne dame. Pour ça, il faut prendre le bus (bolivien, une première pour moi) à 9h au terminal direction Villazon mais il faudra demander à nous arrêter en route au croisement de Pujzara (prononcez « Puxsara »). Avant de monter dans le bus, il faut également s’acquitter d’une taxe d’accès au quai (drôle, non ?). En route, mauvaise troupe. La route se transforme bien vite en piste, nous en avons pour 3 heures environ, et ça monte, ça monte et oui, direction l’Altiplano. De Tarija à notre arrêt, il y a 70km mais aussi, 2000 m de dénivelé : nous grimperons jusqu’à 3 800 m, c’est là que se trouve l’Altiplano. L’Altiplano, c’est comme son nom l’indique, une plaine située en altitude, c’est haut mais c’est plat.




Arrivées à notre point de chute, il est 12h30, l’inquiétude nous gagne : la pluie laisse quelques gouttes sur le pare-brise et les nuages noirs au loin accompagnés d’éclairs n’annoncent rien qui vaille mais bon, maintenant qu’on y est, on ne va pas faire demi-tour ! Donc, on marche, on marche, nous nous émerveillons du paysage, de ses couleurs, de son étendue, du fait qu’ici il n’y ait que nature et nature. J’y découvre la puna, mes premiers lamas et moutons de l’altiplano, les flamants roses des lagunes et aussi, le vent altiplanique qui n’est guère là pour nous aider dans notre trek.






Après 1h30 de marche, nous parvenons à l’auberge de Tajzara, nous nous arrêtons pique-niquer avant d’entamer la première grosse partie de notre marche. Il est 14h30, nous avons devant nous 4 à 5 heures de marche pour atteindre une autre auberge (selon les infos prises à la Prometa, la veille). Premier problème : le chemin n’est pas très banalisé (voire pas du tout) et au bout d’une heure à nous diriger vers la montagne, nous devons faire demi-tour devant la noirceur et le grain qui s’annonce. Tout ceci pour notre sécurité, je vous rappelle, nous sommes à 3 800m d’altitude, en montagne et sans abri possible.






Demi-tour, nous allons chercher un des gars du coin pour qu’il puisse nous ouvrir l’auberge, malheureusement en rénovation. Les filles trouvent un bolivien avec une chique de coca énormisssssssssime et celui-ci concède à nous ouvrir et à nous fournir un toit, certes à trous, pour la nuit. Il nous arrange une petite piole, 3 lits et des couvertures. Il n’y a pas d’électricité, c’est cradissime mais au moins, il y a du gaz et une petite infusion de coca (oui, oui, on peut la consommer aussi comme ça) est dans ces conditions (et oui, ça y est l’orage éclate sur les lagunes, les éclairs balaient l’altiplano) la bienvenue. L’infusion de coca ou même la coca seule, quelques feuilles dans la bouche peuvent aider à combattre le mal de l’altitude : mieux vaut prévenir que guérir. Il est 17h, nous sommes à l’abri mais pour combien de temps et qu’allons-nous faire ??? Le temps semble si capricieux que peut-être demain aussi ce sera orage et pluie : ferons-nous demi-tour vers Tarija, ou jouerons-nous les têtes brûlées ou encore aurons-nous juste de la chance ???




En attendant, nous ne pouvons prendre de décision, on verra demain. Il est 20h, plus de lumière, sous les couvertures, il fait bon. Au dodo, le réveil est prévu à 5h40.




En attendant l'insertion des photos, voici le lien de l'album.



Tarija, la paradoxale

Dimanche 25 janvier fut un grand jour en Bolivie. De fait, c’était le jour du référendum pour la nouvelle Constitution, projet du président indigène Evo Morales.





Bien évidemment, je n’étais pas conviée à voter mais cela n’empêche que la politique est ici un pendant important de la vie des tarijeños et tarijeñas. Depuis mon arrivée, les murs de la ville, et n’importe quel endroit vide d’ailleurs venait un jour ou l’autre à porter l’avis d’un tel sur le référendum. Quelles est la situation à Tarija ??? Et bien, elle est assez particulière puisqu’elle est à contre-courant de la mouvance nationale.



Alors qu’Evo Morales est plutôt soutenu à La Paz et dans les autres régions de l’Altiplano, là où les populations sont plutôt à majorité indigène, d’autres régions s’opposent à son gouvernement : ce sont les régions dites du croissant du sud-est (Beni, Santa Cruz, Tarija) qui elles, ne concentrent pas le pouvoir numérique de la foule mais celui de l’argent… Si vous vous souvenez peut-être, il s’agissait des régions qui avaient organisé un référendum sauvage pour clamer leur volonté d’indépendance en 2008… Bon, on le sait, le référendum n’a rien donné officiellement mais voilà, la population reste attachée à cette idée d’autonomie et dire « non » à cette nouvelle Constitution, c’est dire « non » à Evo Morales.





La journée du 25 arrive, on nous a prévenues, tout le monde doit aller voter (ceux inscrits sur les listes du moins) et si tu n’y vas pas, tu as une amende et tant que tu ne l’auras pas payée, tu ne peux pas revoter ou bien sortir du territoire bolivien pendant 3 mois ! Rien que ça, nous, on était bien étonnées… Et puis voilà, donc dimanche, nous sortons en matinée et pas un chat dans Tarija, la ville semble comme arrêtée : aucune voiture, aucun moyen de transport en commun, à peine quelques personnes en balade à pied… La vie reprendra petit à petit après la fermeture des bureaux à 16h.



Dans la soirée, le résultat tombe : au plan national, le « oui » l’a emporté à hauteur de 60% je crois, mais à Tarija la paradoxale, c’est le non qui a gagné donc que fait-on ? Et bien on sort les drapeaux tarijeños (blanc et rouge), les tee-shirts « no », et on vient célébrer la victoire régionale du non. Pour info, le non l’a également remporté à Santa Cruz, autre moteur économique du pays.



Les gens se retrouvent donc sur la place principale, la place Luis de Fuentes, et autour d’un podium à la sono catastrophique, quelques groupes régionaux viennent chanter bien ou pas… mais si on se fie aux signes célestes, quelques minutes plus tard, c’est un déluge qui inonde la ville, chacun se précipitant au plus vite à l’abri ! Quelle soirée !

lundi 2 février 2009

La chola bolivienne



J’avais abordé le thème rapidement dans un précédent billet à propos des photos de boliviennes, de savoir si j’allais réussir à e prendre ou non. Bon, je n’en ai pas encore mais le sujet est important car il est 100% réel. Ici, à Tarija, dans les rues, autour du marché ou autre, on peut voir ces femmes. Mais alors comment sont-elles ? Tout d’abord, on les appelle « cholas ». Petite histoire (merci le Lonely Planet, définitivement mieux que le Routard, sans pub et largement plus documenté, plus détaillé).
De nombreuses Indiennes de Bolivie portent un costume qui leur fut imposé au XVIIIème siècle par le roi d’Espagne, tandis que la coiffure avec la traditionnelle raie au milieu découle d’un décret du vice-roi de Toledo.



Ce costume caractéristique, à la fois pittoresque et fonctionnel, est devenu l’emblème du pays. L’élément le plus frappant du costume folklorique aymara est le chapeau melon vert foncé, noir ou brun. Aucune épingle ne maintient ce couvre-chef sur la tête des cholitas.
Les femmes se font généralement deux longue stresses, jointes par une touffe de laine noire appelée pocacha. La pollera, la jupe, se compose de plusieurs bandes de tissu horizontales, portées par-dessus de multiples jupons. Traditionnellement, la jupe plissée était réservée aux femmes mariées. Aujourd’hui la plupart des tissus synthétiques de ces poleras aux couleurs vives sont importées de Corée du sud.
Le haut comporte une blouse, une chompa en laine (pull-over), une veste courte et un tablier en coton – voire un mélange de tout cela à la fois. Souvent les femmes ajoutent un châle en laine appelé manta. Mais la mode a aussi son mot à dire, notamment sur la longueur de la jupe et des pompons du châle.


Porté sur le dos et noué autour du cou, l’aguayo (ou ahuayo) est un rectangle de tissu, souvent tissé à la main, orné de rayures horizontales de couleur. Il sert de fourre-tout dans lequel on transporte de la coca, des aliments ou… un bébé.
Remarque : à propos de l’aguayo, c’est le cadeau que j’ai rapporté à quelques-uns d’entre vous à Noël : Titi, Chacha, Marion, Tristan, Thib, Tof, Owélé et Florence.Voilà vous en savez un ptit peu plus, les illustrations de cet article sont mes photos (et oui, en mode planquette dans le bus ou bien au premier étage du marché central, j'ai enfin réussi).

La reine Salteña

Prononcez "saltegna" et je peux maintenant vous expliquer...


Aujourd’hui, je vous propose un petit billet culinaire au sujet de celle qui est dans toutes les bouches… la salteña.
La salteña est une sorte de chausson farci. Elle est originaire de Salta (Argentine). Elle peut être fourrée de bœuf ou de poulet, d’olives, d’œufs, de pommes de terre, d’oignons, de petits pois, de raisins secs et d’épices.
Elle est cuite au four et on peut ou bien l’acheter dans une salteñeria et la consommer sur place ou bien les prendre à emporter.
On la mange ordinairement pour le petit creux de la matinée. Petit creux car le petit déj’ est généralement léger : un café et un petit pain (comprenez pain individuel et pas pain au chocolat, haha).
A la salteñeria juste en bas de l’Alliance, ils accompagnent les salteñas d’un petit sachet avec une sauce aux oignons rouges, bien relevée que vous pouvez ajouter à la garniture de votre salteña, une fois que vous en avez croquez un bout bien sûr…


Ici, la recette.