mardi 10 février 2009

Chronique altiplanique (1)



Et voilà, on l’attendait ma première excursion et son récit rocambolesque au cœur de la RESERVE BIOLOGIQUE de la CORDILLERA DE SAMA.



Petit topo du Lonely Planet : « Elle abrite des spécimens représentatifs des écosystèmes de l’Altiplano aussi bien que des vallées interandines. Sur les hauts plateaux de la réserve (à plus de 3500 m au-dessus du niveau de la mer), les lacs de Tajzara servent d’étape à plus de 30 espèces d’oiseaux aquatiques au cours de leur migration, notamment trois des six espèces de flamants roses de la planète, ainsi que des foulques cornues et des foulques géantes, espèces rares. En altitude, les températures sont assez fraîches toute l’année, quoique légèrement plus douces pendant les mois d’hiver (de mai à août) qui correspondent à la saison sèche. L’été est la meilleure époque pour visiter les régions les moins élevées, car il fait assez chaud pour se baigner.
La réserve est placée sous l’administration conjointe du Servicio nacional de Areas protegidas (
www.sernap.gov.bo) et de la protection de l’environnement de Tarija (www.prometa.org). Ces deux services développent un sentier écoutouristique afin d’aider à financer et protéger la réserve.






REGION DE TAJZARA
La région de Tajzara se situe dans la puna froide et venteuse de l’ouest du département de Tarija. Plusieurs étendues d’eau pu profondes aux innombrables flamants roses, se détachent, tels de véritables joyaux, du paysage désolé de l’Altiplano, où ne poussent que la thola (petit buisson du désert) et la paja brava épineuse. Les adeptes locaux du New age considèrent Tajzara comme un site naturel dégageant une véritable énergie et, de fait, il ressemble à s’y méprendre à quelque contrée reculée du Tibet. Les habitants des hauts plateaux, persuadés que les lacs sont hantés par des esprits hurlant à la nuit tombée, se gardent bien de sortir dans l’obscurité, car, cela pourrait provoquer quelque catastrophe. Il est vrai que dans l’air du soir s’élèvent parfois des cris sinistres semblables à des voix humaines, mais les esprits plus terre à terre les attribuent aux vents soufflant dans les thola (buissons).
Le long de la berge orientale des lacs, le vent a façonné d’immenses arenales (dunes de sables). Ne manquez pas de grimper jusqu’au pic symétrique de Muyuloma, à 1000 m au-dessus de la plaine, pour profiter de la vue sublime sur les lacs et au-delà, jusqu’aux étendues infinies du sud de l’Altiplano. Le trajet du retour prend une bonne partie de la journée.
Près du centre d’accueil des visiteurs de Pujzara, la Prometa a construit une albergue. Les randonneurs peuvent faire une marche de 6 à 8 heures sur le magnifique sentier inca dévalant de la vallée sur un denivelé de 2000m. Avec un peu de chance, on peut voir des vigognes, des condors, des daims des Andes (fort rares), ou encore de mystérieuses peintures rupestres. Pour la rando, arrivez la veille et apportez tout le ravitaillement nécessaire. »



Nous voilà informées et averties, par où commençons-nous ? Par y aller déjà, ma bonne dame. Pour ça, il faut prendre le bus (bolivien, une première pour moi) à 9h au terminal direction Villazon mais il faudra demander à nous arrêter en route au croisement de Pujzara (prononcez « Puxsara »). Avant de monter dans le bus, il faut également s’acquitter d’une taxe d’accès au quai (drôle, non ?). En route, mauvaise troupe. La route se transforme bien vite en piste, nous en avons pour 3 heures environ, et ça monte, ça monte et oui, direction l’Altiplano. De Tarija à notre arrêt, il y a 70km mais aussi, 2000 m de dénivelé : nous grimperons jusqu’à 3 800 m, c’est là que se trouve l’Altiplano. L’Altiplano, c’est comme son nom l’indique, une plaine située en altitude, c’est haut mais c’est plat.




Arrivées à notre point de chute, il est 12h30, l’inquiétude nous gagne : la pluie laisse quelques gouttes sur le pare-brise et les nuages noirs au loin accompagnés d’éclairs n’annoncent rien qui vaille mais bon, maintenant qu’on y est, on ne va pas faire demi-tour ! Donc, on marche, on marche, nous nous émerveillons du paysage, de ses couleurs, de son étendue, du fait qu’ici il n’y ait que nature et nature. J’y découvre la puna, mes premiers lamas et moutons de l’altiplano, les flamants roses des lagunes et aussi, le vent altiplanique qui n’est guère là pour nous aider dans notre trek.






Après 1h30 de marche, nous parvenons à l’auberge de Tajzara, nous nous arrêtons pique-niquer avant d’entamer la première grosse partie de notre marche. Il est 14h30, nous avons devant nous 4 à 5 heures de marche pour atteindre une autre auberge (selon les infos prises à la Prometa, la veille). Premier problème : le chemin n’est pas très banalisé (voire pas du tout) et au bout d’une heure à nous diriger vers la montagne, nous devons faire demi-tour devant la noirceur et le grain qui s’annonce. Tout ceci pour notre sécurité, je vous rappelle, nous sommes à 3 800m d’altitude, en montagne et sans abri possible.






Demi-tour, nous allons chercher un des gars du coin pour qu’il puisse nous ouvrir l’auberge, malheureusement en rénovation. Les filles trouvent un bolivien avec une chique de coca énormisssssssssime et celui-ci concède à nous ouvrir et à nous fournir un toit, certes à trous, pour la nuit. Il nous arrange une petite piole, 3 lits et des couvertures. Il n’y a pas d’électricité, c’est cradissime mais au moins, il y a du gaz et une petite infusion de coca (oui, oui, on peut la consommer aussi comme ça) est dans ces conditions (et oui, ça y est l’orage éclate sur les lagunes, les éclairs balaient l’altiplano) la bienvenue. L’infusion de coca ou même la coca seule, quelques feuilles dans la bouche peuvent aider à combattre le mal de l’altitude : mieux vaut prévenir que guérir. Il est 17h, nous sommes à l’abri mais pour combien de temps et qu’allons-nous faire ??? Le temps semble si capricieux que peut-être demain aussi ce sera orage et pluie : ferons-nous demi-tour vers Tarija, ou jouerons-nous les têtes brûlées ou encore aurons-nous juste de la chance ???




En attendant, nous ne pouvons prendre de décision, on verra demain. Il est 20h, plus de lumière, sous les couvertures, il fait bon. Au dodo, le réveil est prévu à 5h40.




En attendant l'insertion des photos, voici le lien de l'album.



1 commentaire:

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