mardi 10 février 2009

Chronique altiplanique (2) Le chemin des incas

Il est 2h30, un nouvel orage éclate, le vent souffle sur le toit fait de cannes à sucre, nous ne sommes pas à l’abri de recevoir de ce torchis utilisé pour consolider le toit… Brrr, ça vous réveille, on n’est pas bien rassurées mais on se rendort jusqu’à 5h40. Drrrrriiiiinnnggg : DEBOUT. La nuit laisse juste la place à l’aurore, le soleil ne va pas tarder et nous allons vite être fixées sur notre sort.

Un bon petit déjeuner, un petit pipi dans la nature, les sacs sont refaits et en place sur le dos : oui, oui, nous retentons ! Il est 6h40. Un grand soleil inonde l’altiplano nous laissant admirer de nouvelles couleurs sur les lagunes te les dunes de sable. Au moins, le spectacle vaut la peine de s’être levées si tôt. Nous reprenons le chemin, quelques vaches et quelques coups de tonnerre au loin nous accompagnent mais nous ne fléchissons pas. Un peu à l’aventure toujours, nous essayons de trouver le chemin parmi la tuna et avec une carte pas du tout fiable ! Enfin, il est 8h10, un panneau nous annonce notre arrivée au point de départ du chemin de l’inca !!!! Yahoooooo ! Et là, commence notre descente, nous sommes à 3800m, nous descendrons jusqu’à 1 800m donc 2 000m de dénivelé sur 20km !!! Le chemin de l’inca est un chemin en pierres disposés telles des pavés ou formant de grandes dalles.

Le paysage de l’altiplano laisse vite place à un paysage de vallée plus verdoyant mais ou les nuages d’altitude sont toujours visibles. Pendant notre descente, nous croisons quelques caravanes d’ânes avec leur chargement et des boliviens qui s’en vont au marché dominical de Copacabana, ils ne sont pas encore au bout mais bon, il faut bien y aller pour gagner quelques bolivianos, quelle vie, je vous dis. On échange quelques mots, la main tendue, un « bon voyage » et chacun poursuit sa route. Nous arrivons à l’auberge, celle prévue normalement la veille, un peu avant 10h ! Comme quoi, l’ONG chargée de cet endroit est bien au courant : elle nous annonçait 4 heures de marche !

ET nous continuons, depuis notre entrée sur le chemin de l’inca, le chemin était balisé mais là, pfffff, plus rien, par où allons-nous donc ? Avec la saison des pluies, l’eau coule dans le lit des rivières et nous ne savons pas exactement par où aller. Il y a bien quelques maisons de l’autre côté de la rivière, nous traversons donc et une femme accepte de nous mener jusqu’à la reprise du chemin. Blablabla, en chemin, elle répond à nos questions et notamment à propos des cultures d’ici. Nous passons près d’un champ de pommes de terre (elle est née ici, et fut importée en Europe par Parmentier) dont les fleurs ne sont pas blanches mais violettes. Nous voilà de nouveau sur la bonne route, un petit billet et quelques galettes pour remercier notre guide de fortune et nous voilà reparties mais cela ne va pas être sans connaître d’autres difficultés.

Nous sommes donc en saison humide donc… l’eau des rivières coule là où habituellement on traverse au sec, nous nous allons par 5 fois devoir retirer nos chaussures et traversez des torrents, non pas très profonds mais au débit moyen et aux pierres au fon, très glissantes ! Avec notre barda sur le dos, l’aventure n’est pas facile, et j’ai essuyé quelques sueurs froides. A la dernière traversée, une cholita (paysanne typique de Bolivie) arrive également et elle, d’une adresse extrême fait traverses ses ânes et passe avec ses sandales de cuir sans problème ! Pfff, ces européennes, hein, quelles chochottes !

Enfin, voilà, nos péripéties aquatiques sont normalement terminées, marchons, marchons mais bon, nous, on espérait que de la descente mais non, sur un tronçon, il nous faut monter, monter, nous n’en pouvons plus, le col s’annonce et là, la libération, nous entamons la dernière partie, avec pleine vue sur la vallée de Tarija donc il n’y a plus qu’à descendre, descendre mais sur ces pavés pas toujours faciles d’appui, à force de descente, les genoux en prennent un sacré cop et si nous nous arrêtons, ils se mettent à jouer des castagnettes, un truc de fou !!!

La cholita du dernier rio, nous tient lieu de guide de temps à autres avec ses bêtes, elle aussi, descend jusqu’à Pinos et de là, le lundi, elle se rendra au marché paysan de Tarija pour vendre ses patates. Nous touchons presque au but tandis que la question du retour (motorisé) jusqu’à Tarija se pose. Elle, elle nous dit qu’il n’y a rien avant le lendemain matin, pas même un taxi ou un téléphone pour en appeler un, Pinos, c’est un bled. Donc, moi, je commence à paniquer un peu, même s’il y a une auberge à Pinos et qu’on pourrait y passer la nuit, je préfèrerais bien rentrer chez moi, dormir chez moi et ainsi pouvoir assurer mes premiers cours à l’Alliance le lundi matin à 7h… La providence est avec nous, on a donc eu un temps magnifique pour le trek mais en plus, une famille de Tarija qui passait la journée par là, avec son 4x4, acceptera de nous ramener !!! Nous sommes sauvées ! C’est vrai que de réaliser cette aventure nous a aidées aussi, les gens en ont été impressionnés donc bon, pourquoi ne pas nous rendre service !

L’ultime partie de notre week-end nous conduira donc à partager le temps de la route nos impressions avec cette famille sur cette balade, sur la Bolivie, etc.
Morale de l’histoire
· en altiplano, mets de la crème solaire (je me suis brûlée le visage, rouge, rouge et pelage en conséquence) ;
· quand tu fais le chemin de l’inca, pendant 4 jours après t’as trop mal aux jambes mais bon :

L’ALTIPLANO : QUE C’EST BEAU !
Ici, l'album photos.

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