Dimanche 25 janvier fut un grand jour en Bolivie. De fait, c’était le jour du référendum pour la nouvelle Constitution, projet du président indigène Evo Morales.
Bien évidemment, je n’étais pas conviée à voter mais cela n’empêche que la politique est ici un pendant important de la vie des tarijeños et tarijeñas. Depuis mon arrivée, les murs de la ville, et n’importe quel endroit vide d’ailleurs venait un jour ou l’autre à porter l’avis d’un tel sur le référendum. Quelles est la situation à Tarija ??? Et bien, elle est assez particulière puisqu’elle est à contre-courant de la mouvance nationale.
Alors qu’Evo Morales est plutôt soutenu à La Paz et dans les autres régions de l’Altiplano, là où les populations sont plutôt à majorité indigène, d’autres régions s’opposent à son gouvernement : ce sont les régions dites du croissant du sud-est (Beni, Santa Cruz, Tarija) qui elles, ne concentrent pas le pouvoir numérique de la foule mais celui de l’argent… Si vous vous souvenez peut-être, il s’agissait des régions qui avaient organisé un référendum sauvage pour clamer leur volonté d’indépendance en 2008… Bon, on le sait, le référendum n’a rien donné officiellement mais voilà, la population reste attachée à cette idée d’autonomie et dire « non » à cette nouvelle Constitution, c’est dire « non » à Evo Morales.
La journée du 25 arrive, on nous a prévenues, tout le monde doit aller voter (ceux inscrits sur les listes du moins) et si tu n’y vas pas, tu as une amende et tant que tu ne l’auras pas payée, tu ne peux pas revoter ou bien sortir du territoire bolivien pendant 3 mois ! Rien que ça, nous, on était bien étonnées… Et puis voilà, donc dimanche, nous sortons en matinée et pas un chat dans Tarija, la ville semble comme arrêtée : aucune voiture, aucun moyen de transport en commun, à peine quelques personnes en balade à pied… La vie reprendra petit à petit après la fermeture des bureaux à 16h.
Dans la soirée, le résultat tombe : au plan national, le « oui » l’a emporté à hauteur de 60% je crois, mais à Tarija la paradoxale, c’est le non qui a gagné donc que fait-on ? Et bien on sort les drapeaux tarijeños (blanc et rouge), les tee-shirts « no », et on vient célébrer la victoire régionale du non. Pour info, le non l’a également remporté à Santa Cruz, autre moteur économique du pays.
Les gens se retrouvent donc sur la place principale, la place Luis de Fuentes, et autour d’un podium à la sono catastrophique, quelques groupes régionaux viennent chanter bien ou pas… mais si on se fie aux signes célestes, quelques minutes plus tard, c’est un déluge qui inonde la ville, chacun se précipitant au plus vite à l’abri ! Quelle soirée !
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