vendredi 1 mai 2009
Coimata (Prononcez Coïmata)
2ndo encuentro del Arte y del Vino
Petite fille avec le costume traditionnel de chapaca (région de Tarija)
Menu du jour : soupe à la cachuète et au riz, un "picante" de poule, des côtelettes et de la Chicha de uva (alcool à base de raisin)
mercredi 8 avril 2009
Vins boliviens
Les cépages utilisés sont principalement du muscat d’Alexandrie et des cépages californiens, mais les viticulteurs boliviens tentent désormais de mettre en place un nouveau concept en définissant l’identité propre du vin bolivien. Ils se retrouvent donc face à un dilemme : doivent-ils essayer d’imiter le goût et le bouquet des vins français, de produire à grande échelle comme en Californie, ou se rapprocher plutôt de leurs voisins, les vins très estimés du Chili ? Afin d’avoir quelques éléments de réponse, nous sommes allés rendre visite à deux viticulteurs très différents dans la vallée de Concepcion.
Viva bodega !
Lors d’une de nos nombreuses pauses au Gattopardo, LE café de la place centrale, nous faisons la connaissance d’un français, François Thorez, ingénieur viticole et consultant pour la bodega Casa Grande ici. Il nous propose alors une visite guidée la semaine suivante. Rendez-vous est pris samedi 21 mars. C’est sur la route qui mène à Bermejo, à environ 15-20 km de Tarija que se trouve la bodega. Elle n’a que cinq ans et comme beaucoup ici, elle ne possède pas ses propres vignes, c’est plutôt une coopérative, ils achètent le raisin aux propriétaires des environs. Une fois sur place, François nous montre comment cela fonctionne : les raisins sont ramassés dans des caisses en bois, ainsi les merdes tombent et ne se retrouveront pas dans le processus de vinification. Les grappes arrivent sur une table de tri où de jeunes boliviennes retirent les plus abîmées.
Le raisin s’en ira ensuite reposer dans des cuves en métal pour fermenter. Afin de refroidir le liquide à l’intérieur des cuves, il existe un système de refroidissement : il s’agit d’une grande plaque creuse en métal qui traverse la cuve et dans laquelle passe de l’eau froide en continu.
Le truc, ici, en Bolivie, c’est qu’il n’existe pas tellement de réglementation à propos du vin et des cépages, ils font donc ce qu’ils veulent. On peut y voir du bon comme du mauvais : les puristes du vin français crieront au scandale car un vin d’appellation malbec ne peut contenir que 60% de ce cépage, quand en France la réglementation en réclame 80%... Mais on peut aussi y voir la possibilité infinie de création : d’un cépage moyen, on peut obtenir un bon vin « coupé », un assemblage inventif, l’option d’une nouvelle saveur jamais connue… C’est ça que vient chercher ici François Thorez, l’inventivité et cette liberté de création. Nous avons eu le privilège de goûter un Malbec en cuve depuis 15 jours seulement, un vin très nouveau donc et particulier dans la saveur mais aussi pour sa texture un peu épaisse. Sous nos yeux, il a procédé à ses fameux mélanges : un peu de ci, un peu de ça et tada. A 9 heures du matin, les vapeurs d’alcool et ses mixtures ont eu raison de mon crâne mais l’expérience fut intéressante.
De vins blancs passés, ils réaliseront du singani, un alcool typique d’ici, eau-de-vie de raisin distillée (40°) ou bien du brandy (équivalent du cognac mais qui ne peut avoir cette appellation car ne vient pas de cette région, héhé).
Cette fin de semaine sera placée sous le signe du vin. Et oui, en cette fin mars, fin de l’été, le temps des vendanges est bientôt venu et dans la vallée de la Concepcion où la vigne est reine, on célèbre la seconde rencontre du vin et de l’art. Un festival artistique où l’art et le vin sont associés tant dans les œuvres d’art que dans la gorge des artistes et des visiteurs du festival. On a pu entre autres assister à la présentation de divers courts-métrages mais le top de la soirée fut ce défilé de modèles internationaux… je cite « l’alliance de la beauté et du ciment » était présentée en ce que les jeunes filles défilaient en bleu de travail… haha.
lundi 2 mars 2009
Mon carnaval à Oruro
On nous avait prévenues, la ville n’a aucun charme, plutôt austère, je ne m’étale pas en détails mais nous ne sommes pas là pour ça mais bien pour faire la fête. Retrouvailles avec Lou, autre française déjà croisée quelques semaines plus tôt à Tarija, elle est accompagnée cette fois d’un australien, Scott et d’un anglais, David. Marcelo, élève de Clémentine à l’AF, nous avait conviées à célébrer le carnaval avec lui, et nous hébergeait donc chez sa grand-mère sur les hauteurs d’Oruro. Un petit déjeuner vite avalé dans la rue, un thé qui fait du bien, du pain et du fromage frais de vache, miam, ragaillardies, nous allons déposer nos sacs chez la « abuela » (grand-mère) de Marcelo, son cousin est aussi de la fête. Le décor est donc planté, certes, nous ne sommes pas boliviennes mais on le fera à la bolivienne, avec des boliviens et pas comme tous ces touristes qui ont pris d’assaut le terminal et la ville depuis quelques jours…
Carnaval oblige, Oruro en profite pour gonfler ses prix, il le faut bien, en dehors de l’année, les touristes ne courent pas les rues. Et, pour assister à la « entrada » (défilé du samedi), les places dans les gradins se monnayent. La place vaut 140 bolivianos (après négociations, vu qu’on était quand-même 20 !), soient 15 euros environ. Mais voilà, nous serons placés sur la Avenida civica, à la fin du parcours, là où c’est le plus large et où les danseurs seront le plus à même de danser, de faire leur chorégraphie, tout cela juste avant d’atteindre le point final, l’église de la Vierge Socavon. Oui, il ne faut pas oublier que le but du carnaval est avant tout religieux : les danseurs et musiciens après avoir parcouru les 2-3 km vont entrer à genoux dans l’église et vont y recevoir une bénédiction mais… à quelle heure ?
L’entrada commence tôt le matin vers 8h. Où nous étions nous, ils ont commencé à arriver vers 10h et nous étions en place. Je ne vous cache pas que j’ai mitraillé de photos (plus de 1 000, oui, je sais, j’exagère) mais vous comprendrez aussi quand je vous dirai que moi, je m’attendais à un défilé de 2-3 heures mais, non, non, non… ça a été du non-stop jusqu’à 7h30 le lendemain matin !!!! Je ne sais toujours pas le chiffre mais le nombre de groupes, de danseurs est impressssssioooooonnnnnant !!!! De quoi, devenir dingo ! Nous avons eu de la chance en plus car ce samedi, il n’a pas plu, le ciel était bleu et ce n’est pas pour nous déplaire puisqu’à côté de ces festivités pleines de strass, il y en a d’autres plus humides… Toujours ces bombes à eau et ces aérosols de mousse donc nous, touristes, nous sommes les premiers visés et malgré les ponchos sac poubelle-préservatifs géants qui sont vendus à tous les coins de rues, nous ne finissons pas très au sec.
Nous nous éclipsons tout de même à deux reprises pour aller manger et le soir, pas pour manger n’importe quoi : des rostros de oveja (« têtes de mouton »). Et là, je vois mes camarades se délecter d’un bout de joue, de la langue ou bien du cerveau de ces pauvres bêtes. Je ne fais pas ma fine bouche, je goûte un bout de joue mais voilà, le stand d’en face qui propose des sandwiches au poulet va plutôt gagner mon cœur, haha ! Je reste toutefois fascinée devant mes compagnons et leurs carcasses. Retour au défilé et nous y resterons jusqu’au petit matin, avec le soleil qui ne va pas tarder à se lever, les bières qui coulent toujours à flots dans les gosiers, le public descend bientôt des gradins et s’en va danser avec le cortège. L’ambiance devient folle, puis une fois terminé le parcours, tous les musiciens se retrouvent sur la place devant l’église et tous ensemble, ils continuent à jouer, c’est l’ « alba » (l’aube).
L’entrada touche à sa fin, il est temps pour nous de prendre un court petit déjeuner, histoire de ne pas se coucher le ventre vide. Il est 8h30, je peux fermer les yeux et rêver encore de strass, de paillettes, de fanfare, des danses, des costumes. Oruro, ce n’est sûrement pas Rio, la samba et les filles moitié nues mais c’est une autre musique, des gens toujours heureux de danser, des masques d’une qualité incroyable, tant de détails, des costumes beaux mais beaux, parfois inspirés du folklore passé : les incas, les peuples de l’Altiplano, la conquista espagnole, les populations noires du Béni, etc. Non, c’est sûr, Oruro n’a rien a envié à Rio, une agréable surprise et un souvenir pour la vie.
Le dimanche et le lundi ont été plus tranquilles : le dimanche, les groupes défilent de nouveau mais dans un ordre différent et dans un état différent (haha), plus bourré que la veille et à visage découvert. Le public partage le bitume avec les artistes et c’est alors un bordel incroyable. Pour remédier à tout ça, parce que ça entraîne du retard, des gros trous dans le cortège et que le spectacle n’est plus alors si prestigieux que la veille, l’organisation peut avertir les groupes de leur retard (via un drapeau bleu) et s’il y a trop de retard, ils peuvent être sanctionnés d’un drapeau rouge et là, alors cela signifie que l’an prochain, ils passeront les derniers du cortège ! Des petits groupes amis, aux costumes moins élaborés, plus dans le style de nos carnavals à nous, sont également de la partie ce jour-là.
Le lundi enfin, encore plus calme, même si quelques groupes d’irréductibles défilent encore à travers les rues et non plus selon le parcours prédéfini du samedi, nous en profitons pour déguster de la viande de lama (oui, oui), du charque de lama. C’est un plat typique d’Oruro : le charque (« tcharqué ») c’est donc de la viande de lama qui a été bouilli puis faite sécher au soleil avec du sel. Cela a une texture un peu sèche donc, et filandreuse. Avec cette viande, vous avez du maïs cuit (mais pas du jaune jaune comme chez nous, un autre type), un œuf dur et une pomme de terre cuite. Le tout se déguste avec les mains et l’assiette est enveloppée d’un sac plastique sur lequel est déposé la nourriture… Pourquoi donc ? Et bien, si vous n’avez plus faim, vous pouvez ainsi emporter ce qu’il vous reste ! C’est pas pratique ça ! Notre escapade à Oruro s’achève avec la visite de l’église et de son musée minier souterrain. Il est bientôt l’heure d’y aller mais évidemment, nous sommes en retard et nous nous retrouvons bloqués avec le taxi dans les rues encombrées par les danseurs et musiciens. Heureusement notre chauffeur est un pilote (bourré, on ne s’en apercevra qu’à la fin de la course bien sûr) et nous parvenons juste à temps au terminal de bus. Il est 19h, nous quittons Oruro pour regagner Tarija le mardi matin vers 7h. Le temps est gris, le cœur n’est plus trop à la fête… jusqu’au soir, haha !
Nous clôturerons cette édition du Carnaval 2009 à Tarija en compagnie d’amis boliviens : petite balade en voiture dans les rues afin de nous venger de toutes ces bombes à eau reçues ! C’est notre tour cette fois ! Une bassine pleine de « globitos » sur la banquette arrière, chacun à sa fenêtre et vlam, vlam, teins prends ça ! haha. Bon, moi, jamais très douée mais j’ai quand même fini par en avoir un, en plein dans le dos !!!
Carnavaaaaaaaaaal d’Orurooooooooooooo- Quelques infos toujours (Lonely)
Les origines d’une fête similaire remontent au royaume médiéval d’Aragon (aujourd’hui une province espagnole), mais les Orureños (habitants d’Oruro) affirment que leur fête commémore un évènement survenu peu après la fondation de leur ville. Selon la légende, un voleur appelé Chiruchiru fut une nuit sérieusement blessé par un voyageur qu’il tentait de détrousser. Prise de pitié pour le malfaiteur, la Vierge de Candelaria l’aida gentiment à regagner sa maison, près de la mine située au pied du Cerro Pié del Gallo, et le secourut jusqu’à sa mort. Lorsque les mineurs le trouvèrent, une effigie de la Vierge était suspendue au-dessus de sa tête. Aujourd’hui, la mine porte le nom de Socavon de la Virgen (grotte de la Vierge) et une grande église, la Santuario de la Virgen del Socavon, a été érigée pour abriter la statue. La Virgen del Socavon, son nom actuel, est la patronne de la ville. Dans le spectacle présenté durant le carnaval d’Oruro, cette légende est associée à l’ancien conte uru de Huari (ville de la région) et à la lutte de l’archange Michel (San Miguel) contre les sept péchés capitaux.
L'église du Socavon
L'archange Michel
Les cérémonies commencent plusieurs semaines avant le carnaval même, par un serment solennel de fidélité à la Vierge, dans le sanctuaire. A partir de cette date, diverses processions aux flambeaux et des groupes de danseurs animent les rues de la ville.
A côté des danses boliviennes traditionnelles, telles que les caporales, les llameradas, les morenadas et les tinkus, le carnaval d’Oruro se caractérise par la diablada (danse des démons), où les danseurs revêtent des costumes extravagants. La création et la fabrication de ces costumes constituent désormais une forme d’art à part entière à Oruro. Plusieurs clubs de diablada, qui rassemblent des citadins de tous les milieux sociaux, sont financés par des entreprises locales. Ces groupes comptent entre 40 et 300 danseurs et leurs costumes peuvent coûter plusieurs centaines d’euros pièce.
Comme c'est écrit sur son chapeau, lui, c'est un caporal (on le reconnaît aussi aux grelots sur ses bottes). Ici, il est noir, référence aux esclaves noirs qui étaient anciennement présents au Béni (Nord de la Bolivie).
Ce danseur-ci fait partie de la Morenada. Ce sont les costumes les plus volumineux du défilé.
Un petit danseur tinku (l'inspiration y est plus folklorique).
Et une danseuse d'un groupe de llameras (c'est ceux qui ont un petit lama dans les mains, en peluche, ou présent, brodé sur les vêtements).
Les principales festivités débutent le samedi précédant le mercredi de Cendres par une spectaculaire entrada (procession d’ouverture), menée par l’archange Michel, brillamment paré. Derrière lui, dansant ou marchant, viennent les fameux démons et une cohorte d’ours et de condors. Le maître des ténèbres, Lucifer, arbore le costume le plus extravagant, agrémenté d’une cape de velours et d’un masque richement orné. Deux démons paradent à ses côtés, dont Supay, le dieu andin du mal qui vit dans les collines et les puits de mine.
Un condor
La procession est suivie par d’autres groupes de danse et des véhicules ornés de bijoux, de pièces de monnaie et d’argenterie (en souvenir des rites achura au cours desquels les Incas offraient leurs trésors à Inti, le soleil, lors de la fête d’Inti Raymi). Les mineurs font l’offrande du meilleur minerai de l’année à El Tio, le démon qui possède tous les minerais et métaux précieux souterrains. Viennent ensuite les Incas et un groupe de conquistadores, dont Francisco Pizarro et Diego de Almagro.
Quand l’archange et les démons arrivent au stade de football, ils entament une série de danses qui symbolisent l’ultime lutte contre le Bien et le Mal. Lorsque la victoire du Bien est manifeste, les danseurs se retirent dans le Santuario de la Virgen del Socavon à l’aube du dimanche et une messe en l’honneur de la Vierge consacre le triomphe du bien.
Une autre entrada moins spectaculaire a lieu le dimanche après-midi et les danses continuent le lundi. Le lendemain, Mardi Gras, est marqué par des réunions familiales et des libations de cha’lla, avec aspersions de biens temporels pour obtenir leur bénédiction. Le lendemain, on se rend dans la campagne alentour pour pratiquer le cha’lla en offrande à la Pachamama sur quatre formations rocheuses – le Crapaud, la Vipère, le Condor et le Lézard. L’alcool coule à flots dans la gorge des participants.
Le jeudi est un grand jour de fête, avec manèges et amusement général. Le samedi, des groupes de danses donnent une représentation finale dans le stade. Le dimanche, une procession d’enfants célèbre l’ « enterrement » du carnaval.
ORURO – Quelques infos.
De loin, la plus grande localité du sud de l’Altiplano, Oruro est une cité minière au climat rude, et, à bien des égards, la plus bolivienne des neuf capitales provinciales de pays. Dans cette ville étonnante, 90% de la population est d’origine indienne pure. Les habitants se surnomment eux-mêmes quirquinchos (tatous), du nom de la carapace utilisée pour fabriquer leurs charangos (instruments à cordes traditionnels). Les Orureños sont des gens au caractère trempé, francs et travailleurs, endurcis par les années de déclin de l’exploitation minière et les rigueurs extrêmes du climat.
Oruro, dont le nom signifie « où le soleil est né », s’adosse à une chaîne de basses collines riches en minerais à l’extrémité nord des lacs salés Uru Uru et Poopo, reliés par une rivière au lac Titicaca. Souvent dédaignée par les voyageurs, la ville compte d’intéressants musées, de bons restaurants et de nombreux sites à visiter aux alentours. Très pittoresque sur le plan culturel, elle possède un riche patrimoine de danses et de musiques, particulièrement évident lors des festivités débridées du carnaval, célèbre dans toute l’Amérique du Sud pour ses costumes somptueux et ses traditions complexes.
HISTOIRE
Fondée au début du XVIIème siècle, Oruro doit son existence à la chaîne de collines riches en minerais qui s’élève à 350 m derrière la ville et s’étend sur 10 km². Le cuivre, l’argent et l’étain qu’elle recèle forment toujours le fondement de l’économie locale.
Dans les années 1920, la florissante industrie minière de l’étain était aux mains de trois puissants magnats, dont Simon Patiño, un métis de la vallée de Cochabamba qui devint l’un des hommes les plus riches au monde. En 1897, Patiño acquit la mine de La Salvadora, une source d’étain inépuisable près du village d’Uncia, à l’est d’Oruro. La fortune de Patiño ne cessa de s’accroître et, en 1924, il contrôlait près de la moitié de la production d’étain du pays.
Casa cultural d'Oruro, ancienne demeure de Simon Pateño.
Fortune faite, Patiño émigra au Royaume-Uni, où il commença à acheter des participations dans les fonderies et les mines d’étain d’Europe et d’Amérique du Nord. Ainsi, la Bolivie exportait à la fois son métal précieux et ses bénéfices. La grogne publique se traduisit par une série de manifestations ouvrières et aboutit à la nationalisation des mines en 1952 et à la création de la Corporacion Minera de Bolivia (Comibol), gérée par le gouvernement.
vendredi 20 février 2009
Festivités du carnaval tarijeño (de Tarija)
C’est pas sympa ça, fêter l’amitié comme ça ?
ET pour ce qui est de « dia de comadres » (le jour des copines), et bien, Ale, en tant que bon compadre m’a rendu la pareille et est venu faire exploser des pétards et m’offrir ma corbeille de comadre.
Le soir, vers 20h, toute la ville est rassemblée sur des gradins qui ont été installés le long de l’avenue des Amériques et le défilé peut commencer. Différents groupes de comadres, selon les quartiers, etc. viennent défiler avec leur corbeille, certaines en habit traditionnel de chapacas, d’autres avec de simples tee-shirts de la même couleur. Le seul inconvénient, toujours l’eau et la mousse, bien que la police soit là, et qu’on ait été prévenu qu’il ne fallait pas asperger les participantes et voilà, les beaux chapeaux qui valent cher, sont les victimes de ces plaisantins. Quel dommage quand même ne pas respecter au moins ça ! Enfin, après la tradition veut que toutes ces comadres qui ont défilé, bras-dessus bras-dessous par paire, se rendent à la place principale pour continuer les festivités mais là, on s’arrose toujours et on arrose son gosier…
Tamales
Enlever les feuilles des épis;
Règles de savoir-(bien) vivre en Bolivie
Alors la semaine dernière, j’ai travaillé avec un de mes groupes d’étudiants sur les règles du savoir-vivre en France et bien évidemment j’en ai profité pour tirer profit pédagogiquement et culturellement de l’exercice. Voici quelques morceaux choisis de leur travail :
· Au restaurant, en Bolivie, il n’est pas nécessaire de laisser un pourboire, en effet le service est compris, ce qui est plutôt inhabituel pour l’Amérique du sud.
· Généralement, il n’y a pas de problème quand vous arrivez en retard (sauf en cours de français, bien sûr ! haha)
Et quelques règles spéciales « Tarija » :
· A Tarija, il est interdit de boire du vin sans dire « Salud ! » (« Santé ! ») à quelqu’un (et comme pour le cérémonial du maté, il arrive ici qu’on ait qu’un verre pour tous et qu’on se le fasse passer).
· A Tarija, les personnes qui entrent dans un restaurant disent « provecho » aux personnes qui sont en train de manger.
· Dans la micro (bus), pour demander votre arrêt au chauffeur, vous lui dites « me quedo », cela signifie « je reste ».
· Pour Mardi-Gras, il est de coutume que les garçons et les filles jouent avec de l’eau (batailles d’eau), et il est acceptable pour tout le monde d’être victime de bombes à eau et de ne rien dire. Véridique et vérifié ces jours-ci pour ma part !
· Pendant les célébrations du carnaval (qui ont démarré le 30 janvier), et aujourd’hui plus spécialement, jeudi 19 février à l’occasion de la fêtes des comadres, (comprenez « commères, copines »), on doit choisir sa comadre et lui offrir un panier garni. L’année suivante, ta comadre t’offrira à son tour un panier garni.
mardi 10 février 2009
Chronique altiplanique (2) Le chemin des incas
Un bon petit déjeuner, un petit pipi dans la nature, les sacs sont refaits et en place sur le dos : oui, oui, nous retentons ! Il est 6h40. Un grand soleil inonde l’altiplano nous laissant admirer de nouvelles couleurs sur les lagunes te les dunes de sable. Au moins, le spectacle vaut la peine de s’être levées si tôt. Nous reprenons le chemin, quelques vaches et quelques coups de tonnerre au loin nous accompagnent mais nous ne fléchissons pas. Un peu à l’aventure toujours, nous essayons de trouver le chemin parmi la tuna et avec une carte pas du tout fiable ! Enfin, il est 8h10, un panneau nous annonce notre arrivée au point de départ du chemin de l’inca !!!! Yahoooooo ! Et là, commence notre descente, nous sommes à 3800m, nous descendrons jusqu’à 1 800m donc 2 000m de dénivelé sur 20km !!! Le chemin de l’inca est un chemin en pierres disposés telles des pavés ou formant de grandes dalles.
Le paysage de l’altiplano laisse vite place à un paysage de vallée plus verdoyant mais ou les nuages d’altitude sont toujours visibles. Pendant notre descente, nous croisons quelques caravanes d’ânes avec leur chargement et des boliviens qui s’en vont au marché dominical de Copacabana, ils ne sont pas encore au bout mais bon, il faut bien y aller pour gagner quelques bolivianos, quelle vie, je vous dis. On échange quelques mots, la main tendue, un « bon voyage » et chacun poursuit sa route. Nous arrivons à l’auberge, celle prévue normalement la veille, un peu avant 10h ! Comme quoi, l’ONG chargée de cet endroit est bien au courant : elle nous annonçait 4 heures de marche !
ET nous continuons, depuis notre entrée sur le chemin de l’inca, le chemin était balisé mais là, pfffff, plus rien, par où allons-nous donc ? Avec la saison des pluies, l’eau coule dans le lit des rivières et nous ne savons pas exactement par où aller. Il y a bien quelques maisons de l’autre côté de la rivière, nous traversons donc et une femme accepte de nous mener jusqu’à la reprise du chemin. Blablabla, en chemin, elle répond à nos questions et notamment à propos des cultures d’ici. Nous passons près d’un champ de pommes de terre (elle est née ici, et fut importée en Europe par Parmentier) dont les fleurs ne sont pas blanches mais violettes. Nous voilà de nouveau sur la bonne route, un petit billet et quelques galettes pour remercier notre guide de fortune et nous voilà reparties mais cela ne va pas être sans connaître d’autres difficultés.
Nous sommes donc en saison humide donc… l’eau des rivières coule là où habituellement on traverse au sec, nous nous allons par 5 fois devoir retirer nos chaussures et traversez des torrents, non pas très profonds mais au débit moyen et aux pierres au fon, très glissantes ! Avec notre barda sur le dos, l’aventure n’est pas facile, et j’ai essuyé quelques sueurs froides. A la dernière traversée, une cholita (paysanne typique de Bolivie) arrive également et elle, d’une adresse extrême fait traverses ses ânes et passe avec ses sandales de cuir sans problème ! Pfff, ces européennes, hein, quelles chochottes !
Enfin, voilà, nos péripéties aquatiques sont normalement terminées, marchons, marchons mais bon, nous, on espérait que de la descente mais non, sur un tronçon, il nous faut monter, monter, nous n’en pouvons plus, le col s’annonce et là, la libération, nous entamons la dernière partie, avec pleine vue sur la vallée de Tarija donc il n’y a plus qu’à descendre, descendre mais sur ces pavés pas toujours faciles d’appui, à force de descente, les genoux en prennent un sacré cop et si nous nous arrêtons, ils se mettent à jouer des castagnettes, un truc de fou !!!
La cholita du dernier rio, nous tient lieu de guide de temps à autres avec ses bêtes, elle aussi, descend jusqu’à Pinos et de là, le lundi, elle se rendra au marché paysan de Tarija pour vendre ses patates. Nous touchons presque au but tandis que la question du retour (motorisé) jusqu’à Tarija se pose. Elle, elle nous dit qu’il n’y a rien avant le lendemain matin, pas même un taxi ou un téléphone pour en appeler un, Pinos, c’est un bled. Donc, moi, je commence à paniquer un peu, même s’il y a une auberge à Pinos et qu’on pourrait y passer la nuit, je préfèrerais bien rentrer chez moi, dormir chez moi et ainsi pouvoir assurer mes premiers cours à l’Alliance le lundi matin à 7h… La providence est avec nous, on a donc eu un temps magnifique pour le trek mais en plus, une famille de Tarija qui passait la journée par là, avec son 4x4, acceptera de nous ramener !!! Nous sommes sauvées ! C’est vrai que de réaliser cette aventure nous a aidées aussi, les gens en ont été impressionnés donc bon, pourquoi ne pas nous rendre service !
L’ultime partie de notre week-end nous conduira donc à partager le temps de la route nos impressions avec cette famille sur cette balade, sur la Bolivie, etc.
Morale de l’histoire
· en altiplano, mets de la crème solaire (je me suis brûlée le visage, rouge, rouge et pelage en conséquence) ;
· quand tu fais le chemin de l’inca, pendant 4 jours après t’as trop mal aux jambes mais bon :
L’ALTIPLANO : QUE C’EST BEAU !
Chronique altiplanique (1)
La réserve est placée sous l’administration conjointe du Servicio nacional de Areas protegidas (
REGION DE TAJZARA
La région de Tajzara se situe dans la puna froide et venteuse de l’ouest du département de Tarija. Plusieurs étendues d’eau pu profondes aux innombrables flamants roses, se détachent, tels de véritables joyaux, du paysage désolé de l’Altiplano, où ne poussent que la thola (petit buisson du désert) et la paja brava épineuse. Les adeptes locaux du New age considèrent Tajzara comme un site naturel dégageant une véritable énergie et, de fait, il ressemble à s’y méprendre à quelque contrée reculée du Tibet. Les habitants des hauts plateaux, persuadés que les lacs sont hantés par des esprits hurlant à la nuit tombée, se gardent bien de sortir dans l’obscurité, car, cela pourrait provoquer quelque catastrophe. Il est vrai que dans l’air du soir s’élèvent parfois des cris sinistres semblables à des voix humaines, mais les esprits plus terre à terre les attribuent aux vents soufflant dans les thola (buissons).
Le long de la berge orientale des lacs, le vent a façonné d’immenses arenales (dunes de sables). Ne manquez pas de grimper jusqu’au pic symétrique de Muyuloma, à 1000 m au-dessus de la plaine, pour profiter de la vue sublime sur les lacs et au-delà, jusqu’aux étendues infinies du sud de l’Altiplano. Le trajet du retour prend une bonne partie de la journée.
Près du centre d’accueil des visiteurs de Pujzara, la Prometa a construit une albergue. Les randonneurs peuvent faire une marche de 6 à 8 heures sur le magnifique sentier inca dévalant de la vallée sur un denivelé de 2000m. Avec un peu de chance, on peut voir des vigognes, des condors, des daims des Andes (fort rares), ou encore de mystérieuses peintures rupestres. Pour la rando, arrivez la veille et apportez tout le ravitaillement nécessaire. »
Nous voilà informées et averties, par où commençons-nous ? Par y aller déjà, ma bonne dame. Pour ça, il faut prendre le bus (bolivien, une première pour moi) à 9h au terminal direction Villazon mais il faudra demander à nous arrêter en route au croisement de Pujzara (prononcez « Puxsara »). Avant de monter dans le bus, il faut également s’acquitter d’une taxe d’accès au quai (drôle, non ?). En route, mauvaise troupe. La route se transforme bien vite en piste, nous en avons pour 3 heures environ, et ça monte, ça monte et oui, direction l’Altiplano. De Tarija à notre arrêt, il y a 70km mais aussi, 2000 m de dénivelé : nous grimperons jusqu’à 3 800 m, c’est là que se trouve l’Altiplano. L’Altiplano, c’est comme son nom l’indique, une plaine située en altitude, c’est haut mais c’est plat.
Arrivées à notre point de chute, il est 12h30, l’inquiétude nous gagne : la pluie laisse quelques gouttes sur le pare-brise et les nuages noirs au loin accompagnés d’éclairs n’annoncent rien qui vaille mais bon, maintenant qu’on y est, on ne va pas faire demi-tour ! Donc, on marche, on marche, nous nous émerveillons du paysage, de ses couleurs, de son étendue, du fait qu’ici il n’y ait que nature et nature. J’y découvre la puna, mes premiers lamas et moutons de l’altiplano, les flamants roses des lagunes et aussi, le vent altiplanique qui n’est guère là pour nous aider dans notre trek.
Après 1h30 de marche, nous parvenons à l’auberge de Tajzara, nous nous arrêtons pique-niquer avant d’entamer la première grosse partie de notre marche. Il est 14h30, nous avons devant nous 4 à 5 heures de marche pour atteindre une autre auberge (selon les infos prises à la Prometa, la veille). Premier problème : le chemin n’est pas très banalisé (voire pas du tout) et au bout d’une heure à nous diriger vers la montagne, nous devons faire demi-tour devant la noirceur et le grain qui s’annonce. Tout ceci pour notre sécurité, je vous rappelle, nous sommes à 3 800m d’altitude, en montagne et sans abri possible.
Demi-tour, nous allons chercher un des gars du coin pour qu’il puisse nous ouvrir l’auberge, malheureusement en rénovation. Les filles trouvent un bolivien avec une chique de coca énormisssssssssime et celui-ci concède à nous ouvrir et à nous fournir un toit, certes à trous, pour la nuit. Il nous arrange une petite piole, 3 lits et des couvertures. Il n’y a pas d’électricité, c’est cradissime mais au moins, il y a du gaz et une petite infusion de coca (oui, oui, on peut la consommer aussi comme ça) est dans ces conditions (et oui, ça y est l’orage éclate sur les lagunes, les éclairs balaient l’altiplano) la bienvenue. L’infusion de coca ou même la coca seule, quelques feuilles dans la bouche peuvent aider à combattre le mal de l’altitude : mieux vaut prévenir que guérir. Il est 17h, nous sommes à l’abri mais pour combien de temps et qu’allons-nous faire ??? Le temps semble si capricieux que peut-être demain aussi ce sera orage et pluie : ferons-nous demi-tour vers Tarija, ou jouerons-nous les têtes brûlées ou encore aurons-nous juste de la chance ???
En attendant, nous ne pouvons prendre de décision, on verra demain. Il est 20h, plus de lumière, sous les couvertures, il fait bon. Au dodo, le réveil est prévu à 5h40.